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Travaux, immobilier, météo... Pourquoi le marché du bricolage est-il en berne?

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Année compliquée pour les enseignes de bricolage. Leurs ventes ont reculé de 6% l'an dernier selon une étude Nielsen. Météo, immobilier, moral des consommateurs, période sanitaire... Plusieurs facteurs expliquent cette baisse, pour la seconde année consécutive.

Les enseignes de bricolage sont dans le rouge. Le secteur subit un net recul des ventes sans précédent de 6% en 2024 selon une étude de Nielsen. C’est le cas pour Castorama et Brico Dépot qui ont publié mardi des résultats en baisse de 6,2%.

Pourtant les Français aiment toujours autant le bricolage : 4 Français sur 10 se déclarent passionnés. Mais la réalité est assez éloignée de l’image qu’on en a souvent, à savoir des retraités qui passent gentiment le temps dans leur garage entourés d’outils. La passion du marteau et de la perceuse est en effet partagée par 49% des hommes et 39% des femmes. Et les jeunes bricolent plus que la population générale.

Période covid, moral des consommateurs...

Parmi les facteurs, il y a le contrecoup du boom de la période Covid : les Français se sont beaucoup équipés et il n'y pas forcément besoin de racheter de nouveau du matériel en l'espace de quelques années. Il y aussi les incertitudes politiques, fiscales notamment, qui pèsent sur le moral des consommateurs et leur envie de dépenser.

Une baisse pour la seconde année consécutive, et qui devrait se poursuivre. Alain, qui bricole beaucoup moins depuis l’année dernière, scrute les affiches promotionnelles: “C’est plutôt les prix qui freinent le travail parce que malheureusement, les salaires ne suivent pas. Donc ça finit par passer en secondaire”, appuie-t-il.

D’autres, comme Suzanne, bricolent toujours autant mais se détournent de plus en plus des magasins au profit d’internet. “C’est moins cher, c’est rapide, on est livré à la maison et parfois, les frais de livraison sont gratuits. C’est bête, mais en un clic, c’est acheté et c’est livré chez nous”, appuie-t-elle.

La baisse du marché de l'immobilier a eu un impact

Et internet n’est pas la seule raison de la mauvaise santé du secteur explique auprès de RMC Guillaume Mulleret, expert chez Nielsen iQ. “La situation de l’immobilier en France a été un facteur qui a réduit les dépenses des consommateurs. Il y a eu moins de déménagements cette année et on sait qu'ils imposent directement de faire des travaux."

L'expert poursuit: "Il y a quand même un effet météo qui joue à la marge sur la partie jardin et donc qui a été défavorable pour le marché cette année." D’après lui, l’activité secteur du bricolage devrait encore chuter de 2% en 2025.

Enfin, autre aspect à prendre en compte, les travaux de rénovation énergétique. Ils souffrent de la baisse du pouvoir d'achat, de la complexité du dispositif MaPrimRenov' et maintenant de la baisse des subventions dans le budget 2025.

Pierre Bourgès avec Guillaume Descours