"Trop d'indignation, trop de mots, pas assez de résultats": devant le CRIF, Emmanuel Macron fait des annonces pour lutter contre l'antisémitisme

Devant le CRIF, le président de la République a annoncé vouloir tracer "de nouvelles lignes rouges" et améliorer la lutte contre l'antisémitisme.

Agression verbale contre Alain Finkielkraut, profanation de cimetière juif et dégradations antisémites. En quelques jours, les actes antisémites se sont multipliés confirmant la tendance observée en 2018. 

C’est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron a annoncé hier soir, au dîner du CRIF, vouloir tracer de "nouvelles lignes rouges" pour lutter contre la "haine". Le président de la République a prononcé un discours de 45 minutes. 

"Trop d'indignation, trop de mots, pas assez de résultats", a-t-il déclaré. 

Il en a également profité pour saluer la mémoire de plusieurs figures historiques juives françaises, de Claude Lanzmann à Simone Veil. Il a ensuite pointé la résurgence de l'antisémitisme "inédite depuis la Seconde Guerre mondiale". 

L'idée d'Emmanuel Macron, c'est de s'appuyer sur la définition de l'antisémitisme posée par l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste. Concrètement, le chef de l'Etat veut mieux former les enseignants, les magistrats, les policiers pour prévenir et signaler plus rapidement les actes antisémites. Emmanuel Macron ne prévoit pas de modifier la loi, ni d'empêcher la critique de la politique Israélienne. Néanmoins, il affirme que l'antisionisme est "une des formes modernes de l'antisémitisme". Si le chef de l'Etat avait promis d'avoir un discours fort et ferme, il fait là un geste symbolique, envers la communauté juive. Emmanuel Macron l'a d'ailleurs annoncé dès hier après-midi, au téléphone, au Premier ministre Israélien, Benjamin Netanyahou. 

Haine sur internet

Le président veut aussi s'attaquer à la haine antijuive sur internet en responsabilisant les plateformes. Emmanuel Macron a notamment annoncé le dépôt "en mai" d'une proposition de loi pour freiner les propos racistes et antisémites sur le net et "renforcer la pression sur les opérateurs". Une annonce saluée comme "fondamentale" par le président du Consistoire Joël Mergui et Gil Taïeb vice-président du Crif. 

Cette loi imposera aux plateformes de retirer les contenus appelant à la haine "dans les meilleurs délais", de "mettre en œuvre toutes les techniques" pour identifier leurs auteurs, et enfin responsabilisera ces plateformes sur le plan juridique.

Paul Barcelonne avec Guillaume Descours