"Un gros choc personnel": divorcé en Russie, il est toujours marié en France 13 ans plus tard

Bruno, la cinquantaine, est psychothérapeute. Il partage son temps entre ses patients et son fils autiste de 12 ans dont il s’occupe seul. En 2004, il est encore célibataire et sans enfant quand il rencontre Tatiana. Il est chef de projet en Russie, tombe amoureux et se marie à Moscou avant de rentrer en France avec sa compagne russe. Tout va bien... jusqu’au jour où Tatiana rentre chez elle, pour voir sa famille. Elle ne reviendra jamais.
"Le temps s'est écoulé sans aucune nouvelle et quatre ans après, j'ai reçu un email avec simplement la copie de mon acte de divorce qui avait été prononcé à Moscou, sans aucun mot, sans rien. C'était un gros choc personnel", raconte Bruno à RMC.
Toujours liés officiellement
C’était en 2010, et depuis, impossible de faire reconnaître ce divorce en France. L’administration réclame le document original avec l’apostille, le cachet officiel de la mairie de Moscou. Et ça, Bruno n’arrive pas à l’obtenir.
"Les conséquences d'être toujours marié officiellement, c'est que la personne apparaît dans tous les documents. S'il m'arrive quelque chose, mon fils pourrait récupérer mes biens mais aujourd'hui, officiellement, cette personne serait en droit d'en réclamer une partie parce que je suis toujours officiellement marié", déplore-t-il.
Procédure accélérée
Bruno a tout essayé pour obtenir ce document. Il a même mandaté un avocat pour se rendre à Moscou et tenter de récupérer le précieux sésame. Sans succès. Et depuis la guerre en Ukraine, c’est désormais impossible. C’est pour ça qu’il a fini par nous écrire.
Interrogé par RMC, le tribunal judiciaire de Nantes, compétent en matière de droit des étrangers, a fini par accepter de mettre à jour la situation de Bruno, sans le document avec la fameuse apostille, compte tenu du contexte géopolitique actuel. Après 13 ans de démarches administratives infructueuses, notre auditeur est donc officiellement divorcé de son ex-compagne Tatiana et est rassuré, notamment pour son fils, qui est désormais son seul héritier.