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"Un impact sur le budget": le témoignage de Charlotte, 31 ans, qui ne veut pas d'enfants

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Les naissances sont en baisse en France. Le mois de mars 2023 est le moins prolifique depuis 1994 avec seulement 1.816 naissances quotidiennes. Face à un avenir incertain, de nombreux couples rechignent à faire des enfants, invoquant également la charge mentale et le poids financier.

La France vit-elle son "baby crash"? Le nombre de naissances baisse drastiquement en France. En mars 2023, seules 1.816 naissances ont été enregistrées en moyenne chaque jour en France, soit le plus faible total depuis 1994, hors confinement, révèle l'Insee. Un nombre inférieur de 7% par rapport à mars 2020.

Quelques régions semblent être plus concernées que d’autres comme l’Occitanie et l’Île-de-France qui baissent de 10%. Seules La Réunion et Mayotte enregistrent une hausse, respectivement de +4,8% et de +3,9%.

La baisse des naissances est une tendance générale en France depuis plusieurs années. Seule l'année 2021 fait figure d'exception, boostée par les confinements de 2020. On recensait un rebond des heureux événements en mars et avril 2021, ainsi que d'août 2021 à la fin de cette année.

"Pas envie de m'imposer quelque chose que je pourrais regretter"

Mais alors comment l'expliquer? Pour Zohra Bitan, il y a "l'anxiété et la peur de l'avenir", notamment face au réchauffement climatique, à la guerre en Ukraine et la situation économique... C'est ce qu'assure aussi ce jeudi sur RMC et RMC Story Charlotte, 31 ans, en couple, et qui n'a pas l'envie d'être mère: "Je n'ai pas envie de m'imposer quelque chose que je pourrais regretter. Et ça c'est tabou parce que la femme doit être forcément maternelle", explique-t-elle.

"Les gens ont aussi du recul par rapport à la charge mentale, s'occuper des rendez-vous de pédiatre et out ce qui s'en suit. Économiquement aussi, un enfant à un impact sur le budget, surtout en ce moment. Ce n'est pas forcément égoïste, c'est aussi de savoir si on a les moyens de s'en occuper", ajoute Charlotte qui reconnaît que la situation pourrait peut-être évoluer et son avis changer.

"Cela fait aussi partie de l'émancipation féminine"

"Je pense qu'il y a une déchristianisation de la société", estime de son côté Kevin Bossuet, prof d'histoire-géographie. "C'est dans les familles les plus religieuses, musulmanes ou catholiques que l'on retrouve le plus d'enfants", ajoute le professeur d'histoire-géographie.

"Il y aussi une aspiration à la liberté. En discutant avec des adolescents, on s'aperçoit que leur but c'est de trouver un travail, voyager, s'épanouir dans la vie mais pas de rencontrer quelqu'un et avoir des enfants. Cela fait aussi partie de l'émancipation féminine. Les femmes ne se considèrent plus comme des objets dont le but est de fournir des enfants à la société", croit-il savoir.

G.D.