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Un prêtre lance un chant anti-Macron en pleine messe: l'évêque d'Evreux "choqué"

L'ex-prêtre lance un chant anti-Macron en pleine messe: l'évêque d'Evreux "choqué"

L'ex-prêtre lance un chant anti-Macron en pleine messe: l'évêque d'Evreux "choqué" - RMC

L'abbé Francis Michel a été filmé en plein chant devant l'autel où une vingtaine de personnes portant des gilets jaunes sont présentes.

"C'est dénaturer la mission de l'Église et ce qu'est un lieu de culte": l'évêque d'Évreux, Mgr Christian Nourrichard, s'est dit "choqué" lundi par les images diffusées sur les réseaux sociaux où l'on voit un prêtre de son diocèse, déjà suspendu de ses fonctions, entonner un chant hostile à Emmanuel Macron lors d'une messe.

Dans une scène filmée dimanche dans une église du Planquay, dans l'Eure, et diffusée sur les réseaux sociaux, on voit un prêtre en soutane, l'abbé Francis Michel, chanter à peine voix: "Emmanuel Macron, grosse tête de con, on vient te chercher chez toi...", devant l'autel où une vingtaine de personnes portant des gilets jaunes sont présentes.

En novembre 2016, l'évêque d'Évreux avait publié un décret de suspense de l'abbé Michel, ordonné prêtre en 1975, lui interdisant notamment de célébrer des sacrements ou d'entendre les confessions.

Déjà condamné pour détournement d'argent

Le père Michel avait été condamné en 2015 à 15.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel d'Évreux pour avoir détourné plus de 100.000 euros sur l'argent de la quête entre 2006 et 2008. Après une plainte de l'évêché, les enquêteurs avaient retrouvé 116.000 euros sur les onze comptes bancaires du prêtre qui ne touchait en principe que 900 euros par mois. 

Si le curé avait la réputation de vivre dans le dénuement, portant une soutane trouée, ses relevés bancaires avaient révélé des dépenses pour des nuits d'hôtel à Paris, pour de la maroquinerie et des piercings.

Lundi en fin d'après-midi, le préfet de l'Eure Thierry Coudert a souligné dans un communiqué que l'abbé était "officiellement suspendu depuis le 2 novembre 2016 et à ce titre n'est plus en droit d'officier au sein de la dite église du Planquay". Le préfet a expliqué avoir "saisi la procureure de la République au titre de l'article 40 qui appréciera des poursuites à engager".

L'article 40 du code de procédure pénale impose à un fonctionnaire ou à un élu de saisir la justice lorsqu'il pense avoir pris connaissance d'une infraction.

Selon le préfet de l'Eure, ces faits pourraient relever de la loi 1905 relative à la séparation de l'Eglise et de l'État ainsi que des dispositions du code pénal pour outrage au président de la République.

La rédaction de RMC (avec AFP)