"Une politique anti-propriété": devenir propriétaire est-il véritablement plus difficile qu'avant?

Pour la première fois depuis 40 ans, l'Insee a noté en octobre 2023 que le taux de propriétaires a baissé en France, se trouvant en deçà de la moyenne européenne, des Etats-Unis, du Canada et de la Russie.
Ce constat n'est pas totalement étonnant pour Barbara Lefebvre sur le plateau des Grandes Gueules. Côté politique, le logement est considéré comme l'impensé du quinquennat d'Emmanuel Macron, peu généreux vis-à-vis des propriétaires, à un point tel que la professeure d'histoire-géographie décrit "une politique anti-propriété".
"Nicolas Sarkozy n'a pas vraiment libéré la chose. Mais les quinze ans que l'on a passés avec Emmanuel Macron et François Hollande, c'est une vision anti-propriétaires", lance-t-elle. Elle ajoute qu'Emmanuel Macron "ne comprend pas que beaucoup de Français ont besoin de cette sécurité" que représente l'acquisition d'un bien".
Des facilités d'accession chez les promoteurs ?
Alors qu'il existe également une concentration des biens et que l'on constate qu'un tiers des propriétaires détiennent les deux tiers du parc privé, acheter un appartement ou une maison semblent être une étape accessible qu'à un petit nombre.
Mais Franck, conseiller immobilier dans le Val d'Oise, n'est pas totalement de cet avis. "Dans l'ancien, c'est peut-être plus compliqué, mais dans le neuf il y a quand même des facilités d'accession à la propriété" qui sont mises en place par les promoteurs, affirme-t-il.
"Je suis chez un gros promoteur et, par exemple, avec 500 euros de dépôt de garantie et un peu de trésorerie de côté, on peut acheter", ajoute le conseiller.
Une "tempête" dans le secteur de l'immobilier
Mais l'effondrement du pouvoir d'achat des ménages français durant les vingt dernières années semble avoir influencé le comportement des acheteurs. Pourtant, les Français sont toujours attirés par l'acquisition d'un bien, car 60% des locataires interrogés souhaiteraient le devenir.
Mais le prix de l'immobilier a été multiplié par 2,4 depuis le début des années 2000, tandis que le revenu disponible des ménages n'a augmenté que de 1,3%.
Cet écart a été masqué par des taux d'intérêt très bas, avec la possibilité à une époque d'emprunter à 1%, mais les taux ont aujourd'hui remonté.
Une "grosse tempête" a bel et bien secoué le secteur de l'immobilier, confirme Franck, mais les efforts mis en place par les promoteurs permettraient à tout un chacun de saisir enfin les clefs tant attendues, d'après lui.