Violences à Paris: "Les forces de l'ordre ont été confrontées à une situation inédite"

412 interpellations, 133 blessés, dont 23 parmi les forces de l'ordre. Toute la journée de samedi, Paris a été le théâtre d'importantes violences urbaines dans l'ouest et le centre de la capitale.
Ce bilan, "très important" selon une source policière, est nettement supérieur, à celui de la précédente mobilisation parisienne le 24 novembre. Selon la préfecture de police, les violences avaient fait 24 blessés, dont 5 côté forces de l'ordre, 103 personnes avaient été interpellées, dont 101 placées en garde à vue.
Barricades, voitures incendiées, commerces pillés, affrontements entre forces de l'ordre et manifestants, les violences d'abord concentrées en matinée au niveau de l'arc de Triomphe, se sont ensuite multipliées dans la capitale où quelque 4.600 membres des forces de l'ordre avaient été mobilisés.
Une réunion d'urgence ce dimanche à l'Elysée
Pour Bertrand Cavallier, expert en maintien de l'ordre et invité de RMC ce dimanche matin, les forces de l'ordre ont été confrontées à une "situation inédite".
"C'était un schéma inédit sur le plan opérationnel compte tenu du volume de manifestants violents, de leur nature composite. (…) On n'aurait pas dû dégager les forces de l'ordre qui protégeaient l'Arc de Triomphe. En tant qu'expert du maintien de l'ordre je peux vous dire que les autorités ont été confrontées à une situation inédite qui n'a rien de comparable avec ce que Paris connaît généralement en terme de manifestation où il y a un cortège organisé, avec parfois des débordements en tête et en queue de cortège.", a-t-il analysé.
Selon lui, les conditions du dialogue entre autorités et "gilets jaunes" sont préservées: "Les forces de l'ordre, par leur abnégation, leur maîtrise de l'emploi de la force ont préservé les conditions d'une sortie de crise entre les autorités et les manifestants".
Une réunion d'urgence aura lieu ce dimanche à l'Elysée, convoquée par Emmanuel Macron. Attendu sur le sol français dans la matinée en provenance du sommet du G20 en Argentine, le chef de l'État doit retrouver le Premier ministre Édouard Philippe, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et "les services compétents" pour tenter de trouver une réponse à un mouvement qui semble avoir échappé à tout contrôle.