Violences, sifflets après le défilé du 14-Juillet: est-ce "honteux" comme le dit Christophe Castaner?

Violences, sifflets après le défilé du 14-Juillet: est-ce "honteux" comme le dit Christophe Castaner? - RMC
Des tensions après le défilé du 14 juillet et de nombreuses interpellations ont terni les festivités dimanche sur les Champs-Elysées, également marquées par des sifflets adressés à Emmanuel Macron, qui avait placé l'Europe de la défense à l'honneur de la parade militaire.
Pour Emmanuel Macron, le défilé avait débuté dans la matinée par de nombreux sifflets venus de la foule au moment d'entamer la descente des Champs-Elysées en "command car", tandis que d'autres spectateurs applaudissaient. Parmi la foule s'étaient glissés plusieurs dizaines de manifestants. Trois figures du mouvement entamé le 17 novembre, Eric Drouet, Jérôme Rodrigues et Maxime Nicolle, ont été interpellés et placés en garde en vue, le premier pour "rébellion", les autres pour "organisation d'une manifestation illicite", selon le parquet. Les deux derniers ont été relâchés dans l'après-midi.
Peu après, l'après-midi a été beaucoup plus agité sur les Champs-Elysées avec des manifestants qui ont décidé de bloquer la circulation au moment où la préfecture venait de la rouvrir. Ils ont mis à terre de nombreuses barrières métalliques au milieu de la chaussée. Des poubelles ont été incendiées. "Quelques gilets jaunes sans gilets" et "c'est ça qui les embête: ils ont affaire à des citoyens" a estimé Jérôme Rodriguez sur RMC.
De son côté, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a expliqué, avant les incidents que "Ceux qui ont voulu empêcher ce défilé devraient avoir un peu honte". "Aujourd’hui, c’est un jour où la Nation est réunie, et je pense que la nation, il faut la respecter" a-t-il précisé.
Interrogé, également avant les incidents, sur les sifflets adressés au chef de l'Etat, le Premier ministre Edouard Philippe a expliqué n'avoir "rien entendu" depuis la tribune présidentielle, et que "l'important est que le défilé se soit bien passé".
"C'est certes une fête nationale, une célébration, mais quand on a le ventre creux et des revendications qui ne sont pas entendues depuis 7 mois, comment peut-on faire 'Youpi, c'est le 14-Juillet, où sont les feux d'artifices'?" explique Sylvine, "gilet jaune" du Val-d’Oise.
"On vient de nouveau porter notre parole sur ce temps fort, on sait que c'est écouté, qu'il y a du monde... Qui dit "fête nationale" dit fête du pays, fête des Français, et qu'en tant que 'Gilet jaune', je n'ai pas ma place pendant le défilé du 14-Juillet, c'est qu'il y a un problème" justifie-t-elle.
"Tragique pour notre image, tragique pour notre Histoire"
Selon un bilan dressé dimanche par la préfecture de police de Paris, un total de 175 personnes ont été interpellées.Les forces de l'ordre ont tiré à plusieurs reprises des gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, parfois mêlés aux badauds et pour certains les visages dissimulés. C'est la première fois depuis le 16 mars que de tels troubles se produisent sur les Champs-Elysées.
De mauvais souvenirs pour Nicolas, un Parisien, qui avait envie de montrer autre chose à son fils:
"Je suis absolument outré et écoeuré de voir ce que sont devenus les Champs-Elysées, ce qu'est devenue notre fête nationale, alors qu'on devrait être tous ensemble à célébrer cet événement nationale alors qu'on a 200-300 personnes qui ont décidé de tout perturber. Ils donnent une image de la France épouvantable. C'est noir de monde, plein de touristes, les caméras du monde entier étaient tournées vers nous et voilà l'image que l'on donne. C'est tragique pour notre image, tragique pour notre Histoire".