ZFE: les motards appellent à manifester ce dimanche contre une mesure "anti-sociale"

Des manifestations contre les zones à faibles émissions (ZFE) sont organisées ce dimanche à Paris et dans plusieurs villes de France, à l'initiative notamment de la Fédération française des motards (FFMC) et d'autres organisations. Celles-ci dénoncent une "mesure anti-sociale". Dans la capitale, ils doivent se réunir devant l'Hôtel de ville à partir de 14h pour ensuite rejoindre la place de la Nation.
Le gouvernement souhaite les conserver a minima dans les agglomérations parisiennes et lyonnaises, alors que la droite et le RN font campagne pour les supprimer définitivement, via un projet de loi qui sera examiné la semaine prochaine à l'Assemblée nationale. Une telle mesure pourrait coûter plus de 3 milliards d'euros d'aides européennes, selon une note la Direction générale du Trésor rendue publique mardi 1er avril.
Obligation pour les agglo de plus de 150.000 habitants
Les ZFE excluent certains véhicules en fonction des vignettes Crit'Air. 24 sont effectives en France, selon des données compilées par Le Monde, qui avance que leur abandon pourrait remettre en circulation "plus de 2.7 millions de véhicules dans les rues des plus grandes agglomérations françaises". Pour rappel, celles de plus de 150.000 habitants sont soumises à l'obligation de les mettre en place.
"Si vous n'avez pas les moyens de changer de voiture, vous êtes virés... Il y a 25% des Français qui sont dans le rouge chaque mois, à partir du 15, et on est en train de leur dire changez donc de voiture", fustige auprès de RMC l'écrivain Alexandre Jardin.
Jean-Marc Belotti, coordinateur de la Fédération des motards en colère (FFMC) s'inquiète de son côté pour les habitants des petites communes qui souhaitent se rendre dans les grandes villes. "À Paris, on peut sortir n'importe où et n'importe quand. Mais les gens en province, on les laisse dans leur campagne, ils n'ont plus le droit de bouger?", s'indigne ce dernier. Selon une étude d'UFC-Que Choisir publiée en novembre 2024, "85,3 % de la population française n’a pas de gare à moins de dix minutes de marche".
Pollution de l'air: 40.000 décès par an
Les ZFE sont avant tout une mesure de santé publique, rétorque Tony Renucci, directeur de l'association Respire: "Elles permettent de répondre à une problématique de pollution de l'air. C'est 40.000 décès par an, selon Santé Publique France. Elle provoque aussi de nombreuses maladies comme l'asthme et des cancers. C'est pour tous ces cas qu'on met en place ces ZFE."
Pour pallier aux inégalités sociales, Tony Renucci propose de remettre en place les aides financières pour acheter des véhicules électriques et des véhicules de Crit'Air 1. Agnès Pannier-Runacher a également proposé l'organisation d'un "Roquelaure de la qualité de l'air", courant avril, pour "réunir les élus des territoires où la qualité est significativement en deçà des recommandations" de l'OMS et "améliorer les dispositifs existants".
À noter que l'amendement consulté par l'AFP prévoit également d'assouplir le cadre d'application et notamment les exceptions déjà prévues, en prévoyant que l'étude préalable à l'instauration d'une ZFE puisse permettre des dérogations basées sur des facteurs comme la "qualité du réseau de transports en commun", ou "la présence d'axes de contournement".