Suppression des ZFE: "Un très mauvais signal, c'est scandaleux", dénonce l'association Respire

C'est peut-être déjà le début de la fin pour les ZFE, les zones à faibles émissions. Ces dispositifs avaient été adoptés depuis quelques années dans les grandes villes pour interdire la circulation des véhicules les plus polluants et inciter les automobilistes à acheter des voitures plus propres.
Les députés ont voté pour une suppression de ces ZFE mercredi en commission, contre l'avis du gouvernement. Il s'agissait d'amendements identiques déposés par LR et le RN. Textes soutenus par des macronistes, des membres du groupe Horizons, UDR et des indépendants de Liot.
Des Français "modestes dépendant de leur voiture"
Une manière, pour les députés qui ont voté cette suppression, de rétablir plus d'égalité entre les citoyens. Parmi les 26 voix qui ont soutenu la suppression des ZFE, celle de Karl Olive. “L’idée c’est de dire que suspendre les ZFE, ce n’est pas renoncer à l’écologie”, pointe-t-il. Le député macroniste explique avoir agi pour l'égalité entre tous les Français. “De nombreux citoyens modestes, dépendants de leur voiture pour vivre, se retrouvent exclus sans solution réaliste ni accompagnement suffisant”, appuie-t-il.
Des arguments qui peinent à convaincre notamment certains médecins qui rappellent ce chiffre: 40 000 morts prématurés chaque année, en France, liés à la pollution de l'air. Et parmi ces victimes, les classes populaires sont surreprésentées, rappelle le cardiologue Pierre Souvet, également président de l'association Santé Environnement France.
“C’est justement ceux qui ont un statut socio-économique le plus défavorisé qui paye le plus lourd tribut à la pollution de l’air", rappelle le cardiologue Pierre Souvet
"Je vous rappelle qu’il y a 13 ans d’écart de vie entre les 5% les plus riches et les 5% les plus pauvres parce qu’ils sont souvent exposés à des polluants environnementaux. Et la pollution de l’air est un problème majeur en France”, pointe-t-il.
La pollution de l'air fait 40.000 morts par an en France
Un avis partagé par Tony Renucci, directeur général de l’association Respire, invité d'Apolline matin ce jeudi sur RMC. “C’est un très mauvais signal. Ce vote est même scandaleux et irresponsable parce que les ZFE ont été mises en place pour une question de santé publique", dit-il.
"La pollution de l’air, c’est 40.000 morts par an, c’est de nombreuses maladies et donc les ZFE sont un outil pour améliorer la qualité de l’air et notamment pour améliorer la vie de ces victimes”, développe Tony Renucci.
La pollution de l’air, un problème contre lequel le gouvernement veut continuer d'agir. "Des parlementaires vont essayer de tout rétablir en séance", prévient-on déjà dans l'entourage du Premier ministre.