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Soupçons de pédophilie dans un centre aéré: "Il n'y a pas de mots pour décrire cela"

Un animateur de centre aéré a reconnu des attouchements sexuels sur des mineurs

Un animateur de centre aéré a reconnu des attouchements sexuels sur des mineurs - AFP

TEMOIGNAGES RMC - A Courbevoie, un animateur de centre aéré est soupçonné de pédophilie. Il travaillait dans trois centres de loisirs de Courbevoie. L'homme, âgé de 26 ans, a reconnu en garde à vue une dizaine d'agressions sexuelles sur des petits garçons âgés de 5 à 8 ans. Ce vendredi, Sylvain, le père d'une des victimes, fait part de sa colère.

Nouvelle affaire de pédophilie. Un animateur de centre aéré a reconnu avoir agressé sexuellement une dizaine de jeunes garçons de 5 à 8 ans. Le jeune homme de 26 ans travaillait dans trois écoles de Courbevoie en région parisienne. Début octobre, les parents d'un enfant ont dénoncé des faits d'agression sexuelle. Suspendu à titre conservatoire par son employeur, le VAL (structure chargée des activités périscolaires rattachée à la mairie), l'homme a reconnu avoir commis attouchements et caresses sur une dizaine d'enfants avant d'être écroué.

"On se retrouve seul"

Ce vendredi sur RMC, Sylvain, dont le fils de 8 ans fait partie des victimes de l'animateur, fait part de sa colère et regrette le manque de soutien psychologique: "Après son audition par la police, mon fils a commencé à avoir des problèmes de sommeil. Il a fallu que je lui explique que l'on n'était pas en colère contre lui, qu'il n'avait rien fait de mal, que ce n'était pas de sa faute".

Ce père de famille se dit aussi complètement désarçonné par cette situation. "Il n'y a pas de mots pour décrire ça, assure-t-il. Je ne sais pas depuis combien de temps ça dure. Il avait pris une sorte d'ascendant sur les enfants, ou lier un lien affectif avec, ou il les a menacés. Je ne sais pas…" "Ce que je ne comprends pas c'est que personne n'ait rien vu, déplore-t-il encore. On a donc envie de comprendre, de savoir or on se heurte à un silence incroyable. On se retrouve seul…"

"C'est inconcevable"

Des faits similaires ont été signalés à son employeur en 2012 puis août 2013. L'animateur, qui souffre d'une légère déficience mentale, avait alors été suspendu 3 à 4 mois avant d'être réintégré dans une autre école, sans que la justice n'en soit avertie. "Si vraiment il y a eu des antécédents, je pense qu'il y a un vrai problème", juge Sylvain.

"Les parents ont une profonde colère parce que, alors qu'il y a eu deux précédents, ils ne comprennent pas comment on a pu offrir leurs enfants à un tel animateur. C'est inconcevable pour eux", déclare sur RMC maître Marie Grimaud, l'avocate des familles des victimes et représentante de l'association "Innocence en danger". Et celle-ci de faire part de sa "certitude que l'on sera bien au-delà de la dizaine d'enfants reconnus par cet animateur. Je crains malheureusement que le chiffre ne soit beaucoup plus conséquent dans les prochaines semaines".

Maxime Ricard avec Pauline Baduel