Sports de combat, stands de tirs… à Marseille, la communauté juive se protège individuellement

Suite à l'agression lundi d'un enseignant portant la kippa, la communauté juive de Marseille vit dans l'angoisse (illustration) - AFP
Avec près de 70.000 personnes, Marseille est la troisième communauté juive d’Europe derrière Londres et Paris. Et dans la cité phocéenne, les autorités ont recensé depuis les attentats de novembre dernier 70 poursuites pour des faits associés à la cause djihadiste (menaces sur forces de l’ordre, incitation à la haine, apologie du terrorisme). Parmi ces faits, plusieurs actes antisémites ce qui serait "plus qu’ailleurs" selon le procureur de la ville. Le dernier en date: l'agression d'un enseignant portant la kippa dans la rue.
Dès lors, la communauté juive marseillaise vit dans l'angoisse. Une angoisse qui va en s’accentuant depuis quelques années, notamment depuis la tuerie de Mohammed Merah. Conséquence de cette peur ambiante, de nombreux membres de la communauté ont décidé de prendre des mesures de sécurité individuelles comme l'a constaté RMC. Ainsi, à en croire David, 25 ans, agent immobilier, depuis quelques mois, dans la communauté juive marseillaise, il est beaucoup question de bombe lacrymogène, de sports de combat ou encore de stands de tirs.
"Des parents font la sécurité dans la rue"
"Dans la communauté de plus en plus de gens s'inscrivent dans des stands de tirs au moins pour avoir une arme à domicile, confirme-t-il. Je pense aussi que 50% des jeunes possèdent une bombe lacrymogène et beaucoup pratiquent des sports de combat comme le Krav Maga". Devant les endroits sensibles, comme les écoles privées, la communauté a aussi mis en place, en toute discrétion, son propre service de sécurité bénévole qui vient s’ajouter aux militaires du dispositif Sentinelle.
"Depuis l'attaque de l'Hyper Cacher à Paris, des parents font la sécurité dans la rue, certifie Véronique, une mère de famille. Ils ont des micros pour parler entre eux en cas de problèmes. Ils marchent discrètement, sans se faire repérer. Parmi eux, beaucoup de femmes, des mamans comme toutes les mamans". La communauté marseillaise dispose aussi de sa propre agence de sécurité privée: le très discret "Service de protection de la communauté juive", présent sur tout le territoire national.