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Super League: décryptage d'un "super bide"

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Le club VIP fermé sur lui-même de clubs européens a du plomb dans l'aile: tous les clubs anglais se sont finalement désistés mardi soir sous la pression des fans, des joueurs et des politiques opposés à l'idée.

Quarante-huit heures et puis s'en vont. Après avoir menacé dans la nuit de dimanche à lundi de bouleverser l'ordre établi du football européen, les instigateurs de la Super League ne peuvent que constater l'échec de leur projet controversé après le retrait des six clubs anglais: Tottenham, Arsenal, Manchester City, Manchester United, Chelsea et Liverpool.

Un retournement de situation aussi tonitruant que l'avait été son irruption dans le paysage pour cette compétition privée, imaginée par de grands clubs pour faire oublier la Ligue des champions, l'historique compétition européenne depuis 1955, qui s'est retrouvée mardi vidée d'une partie de sa substance.

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"Ca dépend s'ils veulent vraiment faire une Super League ou récupérer plus d'argent"

Vincent Chaudel, économiste du sport et cofondateur de l'observatoire du Sport-business est revenu sur RMC, ce mercredi matin, sur ces dernières 24 heures à couper le souffle. 

"C'est plutôt mal engagé pour ce putsch, maintenant ça dépend s'ils veulent vraiment faire une Super League ou récupérer plus d'argent d'une compétition de clubs au niveau européen. Le projet est sorti dimanche. L'UEFA a sorti une nouvelle formule lundi, puis a dit qu'il réfléchiraient à une nouvelle formule qui dégagerait 7 milliards. Si c'est ça on peut se demander pourquoi l'UEFA a tant tardé pour redistribuer plus vers les clubs qui sont réellement les créateurs de valeur."

Mais pour ces douze dissidents, le "bad buzz" est-il irréversible après cette secousse mondiale?

"Pour certains, la perte en terme d'image pour les présidents du Real Madrid et de la Juventus sont des points fortement négatifs. Ce sont les nouveaux riches comme Chelsea avec Roman Abramovitch ou Manchester City avec les Emirats qui sauveraient la maison UEFA en feu, alors qu'on a cessé de dire qu'ils mettaient en danger le football. Finalement ceux qui mettaient en danger, ce sont les historiques (Real, Juve...)."

"Ceux qui tiennent la vérité ne sont pas les juges ou les financeurs, mais les joueurs et les fans", conclut-il.

"Nous avons fait une erreur"

"Nous avons fait une erreur et nous nous excusons pour cela", a écrit Arsenal dans un communiqué, résumant en une phrase ce que les supporters, les instances et les gouvernements s'évertuaient à faire remarquer depuis deux jours.

J.A. et AFP