Sur l'Aquarius, les migrants "rassurés" de ne pas retourner en Libye

Quelque 629 migrants, ballottés en Méditerranée depuis dimanche après le refus de l'Italie et de Malte de les accueillir, sont partis mardi soir vers l'Espagne à bord de trois bateaux dont le navire humanitaire Aquarius.
Il faudra encore au moins quatre jours de mer à cette flotille composée de l'Aquarius, où ils se trouvaient encore tous jusqu'à mardi, et de deux autres italiens où quelque 500 d'entre eux ont été transbordés, avant de toucher le port espagnol de Valence.
Quelque 72 heures après le début de cette crise sans précédent en Europe, le dénouement semblait donc enfin proche pour ces migrants secourus au large de la Libye entre samedi et dimanche, mais qui sont restés ensuite bloqués jusqu'à mardi à une trentaine de milles des côtes maltaises, suite au refus de l'Italie et de Malte de les accueillir.
"Ils ont eu très peur de se retrouver en Libye"
A bord du bateau, la nouvelle a d'abord effrayé les passagers:
"Il y a eu un moment de suspens, une réaction à un plan qui a encore changé. On voyait ça sur le visage des gens: 'On ne va pas là où on pensait aller', mais ce sont des personnes qui ont déjà vécu ça plusieurs fois. Ce sont des personnes qui sont extrêmement fatiguées, elles ont passé trois jours sur l'Aquarius et plusieurs d'entre elles ont passé 20 ou 30 heures avant d'être récupérées en mer", a raconté à RMC Anelise Borges, envoyée spéciale d'Euronews à bord de l'Aquarius.
"Lorsque MSF a annoncé que l'Italie n'allait pas accueillir ces personnes-là, ça a été un moment très tendu, ils ont eu très peur de se retrouver en Libye. MSF a dû passer dans tout le bateau avec une carte pour montrer où on était, pour montrer où était l'Italie et pour montrer où était la Libye. C'était un cours de géographie pour montrer qu'on était beaucoup plus proches de l'Europe et de la Libye et qu'on ne les ramènerait pas là-bas. Ça a rassuré beaucoup de monde ici", a-t-elle aussi expliqué.