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Sur RMC, un psychologue alerte sur les risques d’overdoses de médicaments antidouleurs

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Chaque année en France, les opiacés, ces médicaments antidouleurs provoquent la mort de 500 personnes. C'est la première cause de mort par overdose.

Les opiacés sont la première cause de morts par overdose en France. Ces médicaments antidouleurs sont responsables de 500 décès par an, selon Nicolas Authier, président de la commission des stupéfiants et des psychotropes de l'Agence nationale de la sécurité des médicaments (ANSM). Six fois plus que l'héroïne et presque cinq fois plus que la méthadone.

Pour le psychologue clinicien, Jean-Pierre Couteron, invité ce mercredi dans Bourdin Direct, il est urgent d'améliorer le suivi des patients qui consomment ces médicaments: "Traiter la douleur, c'est légitime. La difficulté, c'est d'accompagner le ressenti de ce traitement. Quand on a mal et que l'on prend ces médicaments, la douleur disparaît. Chez certains vous pouvez avoir des effets d'euphorie. L'effet n'est pas forcément le même selon les individus ou les situations. Il faut donc trouver le réglage entre la légitimité de faire diminuer la douleur et une éventuelle dépendance".

"Mieux former les praticiens"

Il en appelle à la vigilance des praticiens: "Ces médicaments sont prescrits par un médecin qui peut parfois sous-estimer ce risque de devenir dépendant de ce produit. C'est là qu'il y a certainement toute une marge de manœuvre, de mieux former l'ensemble des praticiens notamment des généralistes".

Jean-Pierre Couteron rappelle également que l'addiction n'est pas forcément la conséquence d'un comportement marginal: "Quand on devient dépendant on relève de l'addictologie et certains patients vont prendre des traitements de substitution que l'on donne à des héroïnomanes. C'est une façon de rappeler que drogué, ce n'est pas une tare absolue. La dépendance à des produits peut démarrer dans des comportements de notre vie quotidienne assez classiques, assez banales. Aujourd'hui, se faire prescrire des médicaments antidouleur, c'est assez classique et ce n'est pas illégitime. Il faut certainement mieux alerter le public sur les risques.