Tarnac: "Une tentative d'étouffer l'affaire"

- - AFP
Rebondissement de l'affaire Tarnac. Les huit militants libertaires soupçonnés d'avoir saboté des lignes TGV sont renvoyés en correctionnelle par la juge d'instruction. Une juge d'instruction a refusé de qualifier l'affaire comme un dossier "terroriste", contrairement à ce que souhaitait le parquet.
Le ministère public avait en effet demandé que la circonstance aggravante "d'entreprise terroriste" soit retenue à l'encontre de trois militants dont Julien Coupat, le leader présumé du groupe, sa compagne Yildune Lévy et un autre militant. Seule "l'association de malfaiteurs" est retenue contre eux trois. Après 7 ans d'instruction, le fait que cette affaire ne soit plus considérée comme terroriste est un désaveu total pour le parquet, a déclaré la défense.
"J'ai l'impression que c'est une tentative de commencer à étouffer l'affaire, en plein été, lorsque tout le monde se dore la pilule", témoigne Mathieu Burnel, l'un des huit prévenus, sur RMC. "Cette affaire n'est pas juste un fiasco judiciaire et politique, mais aussi policier. Les faits qui nous sont imputés s'appuient uniquement sur des faux produits par la DCRI, et ce pan-là n'est pas encore tombé. On ose encore au bout de 7 ans et demi, nous renvoyer en correctionnelle".
"Les faits s'appuient sur des faux"
"Pendant 7 ans et demi, on incarcère vos amis, on met vos parents en garde-à-vue", poursuit-il. "Ma grand-mère de 90 ans a été mise sur écoute. Au bout de sept ans et demi, après vous avoir étouffé sous une procédure délirante, on dit finalement que les Français n'ont pas été terrorisés et qu'on va vous poursuivre pour avoir refusé de donner notre ADN".
Interrogé sur les mesures anti-terroristes votés dernièrement, notamment la loi contre le renseignement, le militant se montre critique. "En Espagne ou en Italie, les lois votées sont contre les subversifs comme nous", indique-t-il. "En Angleterre ou aux Etats-Unis, les premières personnes visées par l'antiterrorisme ont été les militants écologistes".