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Etats-Unis: Trump réclame un algorithme pour prédire les fusillades de masse

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Après les tueries d’El Paso et de Dayton, qui a fait 32 morts et 24 blessés, Donald Trump a une solution pour mettre fin aux tueries de masse. Ce n’est pas d’interdire la vente de fusils d’assaut, mais de miser sur la technologie.

L'auteur de la fusillade d'El Paso avait annoncé son projet de massacre sur internet quelques heures avant de le mettre à exécution. C’était sur 8Chan, un forum de discussion anonyme, sans aucun contrôle. Donc Donald Trump estime que ces forums et réseaux sociaux doivent se mobiliser.

Il leur a demandé de travailler sur des algorithmes pour détecter les tueurs de masse avant qu’ils ne passent à l’acte. Une technologie à la Minority Report, ce film où la police peut prévisualiser les crimes et arrêter leur futur auteur avant qu’il ne l’ait commis.

Ce type d’algorithme, pour repérer les personnes à risque sur le web, mais seulement pour dresser des listes de personnes à surveiller. Après, pour prédire parfaitement qui va passer à l’acte et quand, la technologie n’est pas au point.

Mais des profilers humains, eux, savent le faire, comme ceux du FBI. Ils écument les forums de discussions en ligne et infiltrent les groupes haineux. La meilleure de l’équipe, c’est une femme connue sous le pseudonyme Savant. Elle a un don: elle sait exactement quand le discours de haine va se transformer en action violente. Dernièrement, elle a fait arrêter Michael Finton, un gentil garçon de 29 ans qui était sur le point de faire exploser un immeuble de fonctionnaires.

Mais Savant est incapable de former une intelligence artificielle: elle dit qu’elle ne sait déjà pas former des élèves humains parce que quand elle ressent que quelqu’un va faire quelque chose de terrible, elle ne s’explique pas elle-même comment lui viennent ses certitudes.

Caméras connectées d'Amazon

On n’en est pas à Minority Report, mais les Etats-Unis, comme la Chine, utilisent de plus en plus la technologie pour surveiller la population, avec la gracieuse aide de géants du web comme Amazon. Amazon vend des caméras connectées à installer devant sa porte, en prévision de la livraison par drone, pour éviter que les paquets ne se fassent voler.

Beaucoup d’Américains s’en équipent déjà, mais désormais, Amazon transmet à la police les images tournées par ces caméras s’il y a eu un cambriolage ou autre méfait dans les environs. Et Amazon va encore plus loin: l'entreprise propose à la police d’utiliser ses technologies de reconnaissance faciale pour repérer des gens recherchés grâce à ces caméras qui quadrillent les rues américaines.

Amazon aurait aussi tenté de vendre ce service au département de l’immigration. Même les actionnaires d’Amazon s’inquiètent. En juin dernier, ils ont écrit une lettre à Jeff Bezos en pointant les risques de ses technologies de sécurité pour la société. Ils n’ont pas reçu de réponse.

Nina Godart