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Lasso high-tech, flashball intelligent... La tech au service du maintien de l'ordre

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Le salon Milipol, consacré à la sécurité intérieure, se tient cette semaine au Parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte. Il regorge d'objets technologiques pour le maintien de l'ordre.

Le Milipol, près de Paris, est un grand salon dédié aux innovations dans le domaine de la sécurité. Une sorte de supermarché géant pour les forces de l’ordre. Et c’est un enjeu de taille à quelques mois des JO de Paris. La gestion des manifestations qui peuvent devenir violentes, également.

Des réflexions sur les armes non létales

Il existe toute une réflexion sur les armes non létales, qui permettent de neutraliser sans tuer. Les innovations dans ce domaine sont assez étonnantes.

Par exemple, le bola électronique est une sorte de lasso high-tech qui permet d’immobiliser complètement un manifestant sans le blesser.

Il porte le nom de BolaWrap. "To wrap" en anglais, cela signifie envelopper. Historiquement, le bola est un outil qui est utilisé par les cow-boy sud-américains, pour immobiliser le bétail.

Pour le policier, l’arme prend la forme d’une sorte de télécommande. On vise avec un laser qui va pointer une petite lumière sur la cible typiquement les jambes ou le torse d’une personne qu’on veut immobiliser.

Quand on appuie sur la gâchette, elle éjecte à plus de 400 km à l'heure deux embouts de métal reliés entre eux par un filin de kevlar, extrêmement solide.

Dès que ce projectile touche sa cible, elle va s’enrouler autour de lui et le ficeler comme un saucisson. Avec une portée de sept mètres, comme un taser. Les avantages sont assez clairs et c’est extrêmement simple d’utilisation.

C’est beaucoup moins dangereux qu’un taser ou qu’un projectile dur, comme celui d’un lanceur de balles de défense.

Ce n'est pas certain qu’il arrive sur le marché en France dans l’immédiat, mais aux Etats-Unis, une cinquantaine de départements de police testent en ce moment cette arme non létale comme alternative aux armes à feu dans certaines situations, un suspect qui s’enfuit par exemple.

L’entreprise qui l’a créé veut le commercialiser pour les vigiles dans les écoles et des hôpitaux, pour gérer les cas d’agressions.

L'apparition des armes "intelligentes"

On va aussi voir apparaître ce qu’on appelle des armes "intelligentes". Par exemple, des armes qui ne vont pas pouvoir viser la tête d’une personne. Des armes types flash-balls ou LBD, mais intelligents.

Elles sont équipées d’un viseur numérique qui va mesurer la distance à laquelle la cible se trouve, la hauteur de l’arme, et sont capables de distinguer la forme d’une silhouette humaine.

Cela permet surtout de détecter une tête humaine. Si l’arme détecte que le tir est non réglementaire, c’est-à-dire qu’il va atteindre la tête de la cible, alors un signal visuel et sonore s’enclenche et les déclencheurs sont automatiquement bloqués: le tir ne peut pas avoir lieu.

L’arme est aussi équipée d’une caméra qui enregistre tout ce qui se passe et peut donc donner un témoignage crucial en cas de tir tout est alors enregistré en temps réel, comme la boîte noire d’un avion.

Pour la gestion des grands événements et des manifestations, des outils de dispersion des foules, il existe des objets qui font parfois polémique.

Des objets trop dangereux

Toutes ces armes ne sont pas des réussites. Certaines se révèlent trop dangereuses, trop peu pratiques ou alors nous avons du mal à évaluer le risque réel sur la cible.

C'est le cas par exemple pour les canons à son, déjà utilisés par la police américaine depuis des années pour disperser les manifestants.

C'est une sorte de grosse parabole montée sur un camion, qui va cibler une foule avec un son unidirectionnel et strident, extrêmement puissant, de l’ordre de 150 décibels. Le son devient insupportable pour l’oreille humaine, ce qui oblige les manifestants à se disperser.

Il existe aussi l’active denial system, une arme en phase de test par l’armée américaine depuis des années. Elle pourrait aussi être utilisée pour le contrôle des foules qui consiste à viser des cibles avec un "rayon de douleur".

C'est un rayon électromagnétique qui, lorsqu’il est concentré sur une cible, va lui donner une sensation de brûlure intense à la surface de la peau. C’est douloureux mais non dangereux, d’après des tests réalisés sur 13.000 volontaires. On peut se demander comment on les a trouvés...

Anthony Morel