Laver son linge sans lessive et sans eau: est-ce possible?

Et si on remplaçait la lessive par un sac de billes? C’est l’idée de cette innovation que je vous ai apportée aujourd’hui. Une petite pochette bleue en nylon que vous allez mettre dans la machine. À l’intérieur : des dizaines de petites billes de magnésium qui permettent de laver son linge 350 fois, aussi efficacement qu’avec de la lessive, qu’elle soit liquide ou en poudre.
Ce sont des concepteurs lyonnais qui ont eu l’idée d’OpsClean : industrialiser cette technique qui n’est pas nouvelle. La réaction chimique est assez connue : lorsqu’elles entrent en contact avec de l’eau, les billes produisent de l’hydroxyde de magnésium et des minibulles d’hydrogène, ce qui fait augmenter le pH de l’eau (en le faisant passer de 7 à 10, entre celui du savon et celui de la javel), ce qui va permettre de supprimer les bactéries, les saletés, les graisses, mais aussi les odeurs. On peut aussi ajouter des petites dosettes parfumées si l’odeur de la lessive vous manque vraiment trop.
L’intérêt? Plus besoin d’acheter de lessive. Pour une quarantaine d’euros, on fait toutes ses machines de l’année, alors que le budget moyen des Français en lessive tourne autour de 100 euros par an. D’un point de vue écologique, c’est aussi très intéressant, puisque ça ne rejette dans l’eau qu’un peu de magnésium, un élément naturel qu’on trouve déjà dans l’eau des rivières.
Après, ce n’est pas parfait non plus, notamment pour les taches très incrustées. Mais c’est justement le pari : 95 % du linge qu’on lave est en fait peu sale et ne nécessite pas un nettoyage intense. Ils ont déjà plus de 20 000 utilisateurs.
Dioxyde de carbone sous forme liquide
Sans lessive et pourquoi pas sans eau? Encore mieux que la friteuse sans huile : la machine à laver sans eau ! Dernière technologie en date, celle du géant technologique coréen LG, qui utilise, pour laver le linge, du dioxyde de carbone sous forme liquide. Quand on prend du CO2 et qu’on le met à une certaine température et à haute pression, il se liquéfie et il a des propriétés incroyables de nettoyage. Il peut pénétrer les pores du textile en profondeur.
Sa viscosité permet de supprimer la peinture, d’absorber les huiles et les graisses, de supprimer les taches, exactement comme un lavage classique avec de la lessive. Une fois le cycle de lavage terminé, on réduit la pression dans la machine, le CO2 redevient gazeux et on peut sortir son linge. Résultat : vos chemises sont propres et vous n’avez pas utilisé une goutte d’eau ni de détergent. Le CO2 peut être filtré, distillé puis réutilisé lors du prochain cycle.
Quid du prix et de la consommation énergétique?
Quand on sait qu’une machine consomme entre 40 et 80 litres d’eau par cycle, on voit que c’est une économie considérable qu’on pourrait potentiellement réaliser. Le nettoyage au dioxyde de carbone, c’est une technologie utilisée, au-delà du linge, dans plein d’industries comme l’aérospatiale, l’automobile, le médical, l’électronique, pour nettoyer de toutes petites pièces de manière très efficace.
Mais avec tous les débats autour de la sobriété et de la consommation en eau, les fabricants d’électroménager ont bien compris qu’il y avait un créneau à prendre et veulent maintenant démocratiser cette technologie avec des machines grand public. La technologie est en cours de développement. Deux inconnues : le prix (probablement plus cher qu’une machine classique) et la consommation énergétique.