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Le tracteur du futur tournera-t-il à la bouse de vache?

Les nouveaux modèles de tracteurs sont de plus en plus bourrés de technologies. Entre tracteur autonome et tracture qui carbure à la bouse de vache, Anthony Morel fait le tour de ces innovations pour le monde agricole.

Le bon vieux tracteur est en train de se réinventer à la sauce high-tech. Des petits bijoux de technologie, qu’on croise d’ailleurs sur les grands salons, comme le CES de Las Vegas. Après la voiture autonome, place au tracteur autonome, piloté par une intelligence artificielle. Il n’a d'ailleurs pas d’habitacle, de cabine de pilotage. Dans le champ, il se débrouille tout seul pour labourer, semer, récolter sans intervention humaine.

Dans la machine, on trouve, le même type de technologie qu’on trouve dans les voitures autonomes: guidage laser, lidar – un mélange de laser et de radar - et bien sûr des caméras pour analyser l’environnement. Le tracteur va analyser la physionomie de la parcelle, déterminer le parcours optimal, savoir exactement quand il faut faire demi-tour, évidemment éviter les autres engins agricoles.

Vers une agriculture de précision grâce aux machines?

Grâce à ces technologies, une bascule va s'effectuer vers une agriculture de précision: c’est le tracteur lui-même qui va se connecter à internet pour consulter les prévisions météo, l’historique de la parcelle, évaluer la pousse des végétaux. Des systèmes informatiques intégrés au tracteur déterminent précisément où et quand il faut mettre des pesticides, de l’azote au centimètre près, ce qui est intéressant d’un point de vue écologique et économique.

Sur les grosses exploitations, ces machines vont même pouvoir communiquer entre elles: on pourrait avoir des convois de tracteurs autonomes qui travaillent de concert. Si besoin, l’agriculteur peut tout surveiller et contrôler à distance depuis l’écran de sa tablette et reçoit des alertes en cas de problème si le tracteur rencontre un obstacle par exemple. Ce qui lui permet de faire autre chose pendant ce temps-là.

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Le fumier comme carburant

Au niveau de la consommation en carburants, il y a des modèles électriques, de plus en plus populaires, ou encore des modèles à hydrogène mais le modèle le plus innovant reste le tracteur à la bouse de vaches. Proposé par la marque New Holland, il est alimenté par du fumier ou du lisier converti en méthane liquéfié. Il a exactement les mêmes performances qu’un tracteur classique, mais avec des émissions en CO2 divisées par cinq.

Ce méthane liquéfié peut être produit localement, directement sur l’exploitation, à condition d’avoir au moins 100 vaches et en installant un méthaniseur, c'est-à-dire une sorte de station-service qui récupère et transforme le lisier en carburant pour les machines agricoles et en électricité, dont le surplus peut être revendu à EDF. Étant donné le prix actuel des carburants, la solution peut être très vite rentable.

Anthony Morel avec MM