Les sites porno sont maintenant obligés de vérifier l'âge des utilisateurs... en théorie

Les sites X doivent désormais exiger l'envoi d'une photo ou d'un document d'identité qui permet de prouver sa majorité. Sans cela, ils s'exposent à une sanction de l'Arcom.

Les sites pornographiques doivent désormais bloquer l'accès aux mineurs. Depuis le samedi 11 janvier 2025, les hébergeurs doivent exiger un document d'identité afin de vérifier l'âge de leurs utilisateurs, sous peine de se voir bloquer leur site.

Selon l'Arcom, dès 12 ans, plus de la moitié des garçons se rend en moyenne chaque mois sur ces sites et ils sont près des deux tiers à s’y rendre entre 16 et 17 ans. Les sites ont jusqu'au 11 avril pour se mettre en conformité et le moins que l'on puisse dire c'est que visiblement les sites ne se sont pas encore mis à jour.

"Je crois qu'il y a encore un peu de travail à faire..."

Sur son téléphone, Aurélien fait le test: il tape “site pornographique” sur Google et les nombreux sites apparaissent. Il en choisit un, et bingo: “donc là, je peux aller dessus dans aucune restriction, il ne me demande pas mon âge, ni de pièce d'identité".

Et quand il fait le test sur une autre plateforme, "c'est pareil... ça fonctionne tout à fait normalement, sans aucune restriction". Facile donc, pour un mineur, d'y accéder. Et avec deux adolescents de 12 et 15 ans à la maison, Aurélien est un peu effrayé. “Ça paraît très très facile, on y accède comme un site lambda. Je crois qu'il y a encore un peu de travail à faire pour protéger les jeunes de ces sites internet”.

Un accès libre qui théoriquement doit prendre fin d'ici trois mois grâce à un contrôle d'identité obligatoire, prévue par la loi. Mais Thibaut Hénin, expert en informatique, craint les contenus restent accessibles sur des sites miroir.

"Chaque fois qu'un miroir sera mis en place, il faudra qu'un citoyen remonte l'information à l'Arcom, pour qu’ils bloquent le site. Sauf que d'ici là, le site, il aura fait un deuxième miroir et ainsi de suite. C'est un jeu du chat et de la souris”.

Selon l'Arcom, en cinq ans, le nombre de mineurs visitant des sites pour adultes a augmenté de + de 35%. Chaque mois, 2,3 millions de mineurs, dont certains très jeunes, fréquentent par ailleurs des pages pornographiques.

Ameline Lavechin