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Quand les voitures autonomes deviennent folles

Une scène surréaliste s’est produite il y a quelques jours à San Francisco : une flotte de taxis autonomes s’est arrêtée brusquement en pleine rue et a bloqué le trafic pendant plusieurs heures.

Imaginez, vous êtes en train de conduire tranquillement quand soudain, en pleine intersection, la voiture devant vous s’arrête... et ne redémarre pas. Encore plus étrange : vous klaxonnez, vous allez toquer à la vitre, avant de vous rendre compte que dans ces voitures, il n’y a pas de conducteur... Scène incroyable pour les riverains de San Francisco, où depuis plusieurs mois, la marque Cruise de General Motors expérimente une flotte de "robotaxis", des voitures autonomes qu’on peut commander, sans aucun conducteur à bord. Et là, au moins 7 (entre 7 et 20 selon les témoignages) voitures autonomes ont décidé, pour une raison inconnue, de se regrouper à une intersection avant de s’arrêter au beau milieu du trafic. Pendant plusieurs heures, impossible de les redémarrer... Il a fallu les pousser manuellement pour débloquer les rues.

Non, ce n’est pas la révolte des machines, pour l’instant, juste un problème de logiciel. Mais quand on parle de voitures qui sont en pleine circulation, évidemment, l’enjeu n’est pas tout à fait le même que sur votre ordinateur de bureau. Heureusement, les dégâts sont limités, il n’y a pas eu de blessés. Mais si on se projette dans un avenir où ces voitures autonomes deviennent la norme, au moins pour les VTC et les taxis, car ce sera sûrement leur première application concrète, on imagine le chaos si une flotte entière de voiture se met à dérailler...

Le risque du piratage

En France, on n’a pas (encore) de flottes de voitures complétement autonomes. Mais ça va arriver. A partir de la semaine prochaine, seront autorisées à rouler sur les routes européennes les voitures autonomes de niveau 3/ Concrètement ça veut dire qu’on peut lâcher le volant, la voiture se conduit toute seule. On n’en est pas encore à l’étape où on pourra piquer un roupillon ou faire une partie de jeux vidéo sur la route des vacances... Et les Français sont majoritairement pour. Selon le baromètre d’acceptabilité du véhicule autonome, plus de la moitié ont l’intention d’essayer un véhicule autonome dans les années qui viennent… 39% pensent qu’ils en utiliseront régulièrement à l’avenir… C’était à peu près les mêmes chiffres qu’il y a 15 ans quand on demandait aux Français ce qu’ils pensaient du régulateur de vitesse et des systèmes avancés d’aide à la conduite, qui depuis se sont largement démocratisés.

Les voitures qui buggent, c’est une chose. Mais le vrai risque, c'est que ces voitures se fassent pirater. C’est un énorme sujet évidemment avec ces voitures ultra connectées, et plus généralement toutes les voitures d’aujourd’hui qui sont des ordinateurs sur roues. Le meilleur exemple, c’est Tesla, qui est devenu un terrain de jeu inépuisable pour les hackers. Il y a quelques mois, un hacker de 19 ans affirmait être parvenu, à travers une vulnérabilité logicielle, à prendre le contrôle de 25 voitures dans 13 pays. Ouvrir les portes et les fenêtres à distance, démarrer le véhicule, désactiver les systèmes de sécurité... Avant de prévenir les équipes du constructeur pour colmater la brèche.

LP