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Qui est Frances Haugen, ancienne employée de Facebook en guerre contre le réseau social?

LE PORTRAIT - A 37 ans, elle part en tournée mondiale pour montrer les dangers de Facebook.

Frances Haugen entame ce lundi une tournée européenne. Cette jeune femme de 37 ans ne fait pas les choses à moitié et mène aujourd’hui une campagne mondiale pour dénoncer son ancien employeur.

Ingénieure informatique, formée à Harvard, spécialiste des algorithmes, elle a travaillé une quinzaine d’années chez Google avant d'être embauchée par Facebook en 2019. Elle intègre un service chargé de lutter contre la désinformation et les contenus haineux.

Mais Facebook décide au début de cette année de supprimer ce service et globalement selon elle, de moins investir dans la lutte contre les fake news et contre la haine en ligne.

En mai dernier, Frances Haugen décide de démissionner. Avant de partir, elle copie des dizaines de milliers de documents internes qui prouvent ce qu’elle dit, c'est-à-dire que Facebook privilégie le profit aux intérêts des ses utilisateurs.

Cette campagne, elle ne la mène pas toute seule 

Non, elle est même extrêmement bien entourée. Frances a commencé par demander les conseils de sa mère, qui est une ancienne prof devenue pasteure anglicane et qui l’a encouragée.

Puis elle a contacté une puissante organisation qui défend les lanceurs d’alerte et qui a élaboré toute la stratégie avec elle. La jeune femme a d’abord envoyé tous ses documents au Congrès, puis à la presse du monde entier. Puis elle est sortie de l’anonymat en répondant à une longue interview sur CBS.

Enfin, elle a fait savoir sa disponibilité vis-à-vis des parlementaires. Et c’est ainsi qu’elle a été auditionnée par le Sénat américain, les députés britanniques, et les députés européens lundi. Les députés et les sénateurs français mercredi. 

Selon le Figaro, cette tournée européenne est financée par un milliardaire Franco-américain, Pierre Omidyar, un des fondateurs d’Ebay lui-même très critique sur la puissance des géants d’internet.

Quant à Frances Haugen, sans emploi depuis mai dernier, elle vit des bonnes affaires qu’elle a faites en investissant tôt dans les cryptomonnaies. 

Nicolas Poincaré (édité par J.A.)