Qui est Ted Sarandos, le patron de Netflix qui veut investir en France?

Vous ne le connaissez pas encore, mais vous connaissez la société qu’il dirige. Ted Sarandos, le co-PDG de Netflix est à Paris pour le sommet "Choose France". La rencontre des dirigeants qui veulent miser sur notre pays. Parmi les nouveautés de la plateforme cette année: les investissements dans le cinéma et l’audiovisuel. Selon son patron, Netflix c’est 250 millions d’euros injectés en France chaque année. 160 créations chez nous en dix ans et l’emploi de 25.000 techniciens et acteurs. Une façon de dire: on n’est pas juste là pour diffuser, on est là pour créer. En France. Et pour longtemps.
Fils d’un électricien et d’une mère au foyer, Ted Sarandos a grandi en Arizona. Il explique que chez lui, faute de moyens, pour voyager, il fallait allumer la télé. Loin de nos injonctions d’aujourd’hui sur les enfants et les écrans ! Sans diplôme, c’est chez un loueur de cassettes vidéo à Phoenix que débute Ted Sarandos. C’est en 2000 qu’il rejoint Netflix. A l’époque, l’entreprise envoyait encore des DVD par la poste. Juste avant la pandémie qui a vu la plateforme exploser, 20 ans après y être entré, il atteint le sommet de la boîte. Il a fait sienne la philosophie de Netflix: offrir au public ce qu’il veut, quand il le veut. Sans attendre.
Les cinémas, "un concept dépassé"
Quitte a se mettre le monde du cinéma à dos, en affirmant qu'ils sont "passés de mode", avançait-il dans les colonnes de Time Magazine fin avril, où il figure par les personnalités les plus influentes du monde. Car des films qui restent deux mois à l’affiche, dans des salles bondées, "c’est un concept dépassé". S’il sort parfois ses films en salle, c’est pour concourir aux Oscars et bénéficier d’un peu de presse. Une vision qui se heurte à notre exception culturelle, à nos règles qui protègent les salles obscures et règlementent la diffusion à domicile tant qu’un film est à l’affiche.
Ce qui ne l’empêche pas d’aimer la France et pas seulement pour investir: "Je suis toujours heureux de venir en France". Il loue notre patrimoine culturel, le style de réalisation français.
Mais là aussi, il n’hésite pas à provoquer. Avec le succès mondial de la série "Emily in Paris", notre capitale version carte-postale pour américains et japonais en mal de Paris Romantique: 39 % des touristes américains citeraient la série comme une raison de leur visite à Paris. La série rivaliserait presque avec la Tour Eiffel dit le patron de Netflix. Bonne nouvelle pour notre économie finalement à condition que les touristes n’oublient pas de sortir de leur canapé pour visiter Paris.