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Santé des animaux, main d'oeuvre... L'IA est-elle en train de révolutionner l'agriculture?

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La technologie s’invite de plus en plus au cœur des exploitations et elle va être cruciale pour répondre aux enjeux agricoles de demain. L’intelligence artificielle va là aussi tout transformer.

L'IA va-t-elle sauver l'agriculture? L'intelligence artificielle aide en tout cas les agriculteurs à mieux s’adapter aux conséquences du dérèglement climatique, afin de mieux anticiper et gérer les périodes de stress hydrique, de sécheresse. Connaître précisément les besoins en eau d’une parcelle dans 7 jours et déterminer le moment précis et la quantité d’eau à utiliser pour optimiser l’utilisation des ressources. C’est ce que propose une startup qui s’appelle Weenat.

On combine les données qui viennent de capteurs placés dans le sol avec des prévisions météo et on couple ça avec l’IA pour faire des prédictions hyper précises sur ce qui va se passer sur cette parcelle en particulier. Et en cas de sécheresse connaître en temps réel les réserves d’eau pour pouvoir optimiser l’irrigation. Car ces capteurs permettent de savoir exactement quand irriguer et en quelle quantité –on économise de l’eau. Et ces données ultraprécises sont des outils d’aide à la décision extrêmement précieux, sous forme d’alertes envoyées directement sur le smartphone, comme un push d’une chaîne d’information.

On va aussi se servir de cette technologie pour savoir exactement à quel moment optimal il faut semer ou récolter, quelle quantité de fongicides, herbicides ou pesticides il faut mettre, et à quel endroit.

Dans le cas du gel, c’est par exemple de prévoir précisément, presque au mètre près, à quel moment et où il va frapper. Ca permet de planifier le travail de manière beaucoup plus précise, de gagner en efficacité. On entre dans ce qu’on appelle l’agriculture de précision. Pour ça on va aussi pouvoir utiliser des drones couplés à de l’IA, qui permettent d’analyser des l’état des cultures, la présence de maladies ou de parasites ou encore le niveau d’humidité du sol.

Estelle Denis donne rendez-vous aux auditeurs de RMC et téléspectateurs de RMC Story pour son talk-show d’opinions et de débats. Toujours accompagnée de Fred Hermel, Emmanuelle Dancourt, Périco Legasse, Estelle Denis et sa bande s’invitent à la table des Français pour traiter des sujets qui font leur quotidien. « Estelle Midi », c’est de l’actu, des débats, des coups de gueule, des coups de cœurs, des infos et un zapping des meilleurs moments entendus sur RMC.
On n'arrête pas le progrès : L'IA au service de l'agriculture - 24/02
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L’IA ça sert aussi dans les élevages pour surveiller la santé des animaux

C’est une startup nantaise qui s’appelle AIHerd, "intelligence artificielle pour le troupeau" en anglais. Ils ont mis au point des caméras de vidéosurveillance intelligentes pour les étables. Des caméras intelligentes capables de reconnaître les vaches… Big brother dans l’étable !

Ce sont les tâches qui vont servir à la reconnaître, un peu comme un QR code (ça ne fonctionne que sur les vaches qui ont des tâches du coup) ! Et des algorithmes sont capables de suivre précisément chaque animal. Où ils se trouvent sur l’exploitation, mais aussi et surtout des changements de comportements soudains, de déterminer lesquels sont malades, par exemple une vache qui se met à boiter ou si elles passent plus de temps couchées ou se déplacent moins vite.

L’agriculteur reçoit les informations directement sur son smartphone et il peut agir en conséquence. Le but étant de mieux traiter les animaux, de les soigner le plus vite possible. Même chose pour le vêlage, un gain de temps énorme. Une sorte d’œil augmenté de l’éleveur, qui lui permet de gagner du temps (plus besoin d’observer les animaux en permanence). Le dispositif permettrait d’économiser plusieurs centaines d’euros par animal et par an.

Et puis de l’IA pour pallier le manque de main d’œuvre

Avec des robots couplés à de l’IA, qui vont réaliser toutes les tâches fastidieuses, répétitives qu’on ne trouve plus personne pour faire. Les robots maraîchers de Naïo, conçus pour remplacer le désherbage manuel, qu’on a reçus récemment, mais il y en a d’autres.

Ca prend la forme de véhicules autonomes, montés sur roues et équipés de racloirs et de herses, et de caméras et de lasers, qui sont les yeux du robot. On lui donne un plan informatique de la parcelle, et ensuite il se débrouille tout seul. Il avance a 4 ou 5 km/h, et en analysant la couleur et la forme des végétaux, il est capable de faire la différence entre la plantation et la mauvaise herbe.

Ils se baladent entre les rangées de salades ou de pommes de terre, dans les vignes aussi, et ils vont semer, biner, retirer les mauvaises herbes. Quand le robot a terminé de travailler, il envoie même un SMS à l’agriculteur…

Autre exemple : les robots cueilleurs. Une caméra intelligente dopée à l’IA va détecter la présence d’un légume, sa taille, son niveau de maturité, et un bras robotique équipé de doigts articulés va s’en saisir délicatement, sans les abîmer.

L’intérêt est multiple : des efforts en moins pour l’exploitant qui n’a plus à s’abîmer le dos, donc moins de pénibilité. Surtout l’avantage, c’est qu’on supprime complétement les désherbants. Certes ces machines sont plus lentes que l’homme. Mais elles travaillent la nuit, les weekends et les jours fériés.

Anthony Morel (édité par J.A.)