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Tirs de flèches dans un collège à Marseille: "On ne se sent plus du tout en sécurité"

Le collège Versailles, à Marseille, a été la cible de tirs de flèches, ce lundi matin

Le collège Versailles, à Marseille, a été la cible de tirs de flèches, ce lundi matin - AFP

Les élèves d'un collège du 3e arrondissement de Marseille ont été confinés pendant plusieurs heures dans les salles de classes lundi après des tirs de flèches contre leur établissement. Des tirs qui inquiètent vivement élèves, parents et professeurs.

Scène de Far West dans le 3e arrondissement de Marseille. Ce lundi, deux flèches d’archer ont été retrouvées dans la cour du collège Versailles. "Nous avons retrouvé une flèche ce matin, puis un parent d'élève a failli s'en prendre une. Elles semblent venir d'un immeuble voisin," a déclaré, à l'AFP, une enseignante de l'établissement situé dans un quartier très populaire de la cité phocéenne. En conséquence, les élèves ont été confinés dans l’établissement pendant plusieurs heures avant que celui-ci ne ferme dans l'après-midi.

"Ça nous a fait peur"

Et, comme tous les élèves du collège Versailles, Anicha, 11 ans, était très inquiète à sa sortie. "On était dans le cour quand une sonnerie a longuement retenti. Là, notre prof nous a expliqués que des gens avaient tiré des flèches. Ça nous a fait peur, confie-t-elle. On n'a pas eu le droit de rester dans la cour. On est restés dans les gymnases".

Emotion aussi chez les enseignants, d’autant que ce n’est pas la première fois que l’établissement est visé rappelle Anne-Sophie Brevet, l’une des profs du collège: "On a déjà retrouvé des flèches la semaine dernière dans la cour. Et ce sont des flèches que les archers utilisent en compétition pour faire du tir à l'arc. Ce sont donc des flèches qui peuvent faire très mal. Elles ont une pointe en acier pouvant facilement traverser une cible".

"On est à Chicago là, ce n'est plus possible!"

Et d'assurer: "On ne se sent plus du tout en sécurité. Quand il y a des mouvements d'élèves lors des intercours, quand il y en a qui doit aller à l'infirmerie, ou quand ils pratiquent l'EPS sur le plateau sportif, à chaque fois, nous avons la peur au ventre". L'inquiétude est aussi vive chez les parents d’élèves comme Soraya, qui exige que des mesures soient prises: "Il faut vraiment faire quelque chose parce que je n'ai même plus envie de mettre mon enfant. Même pour le trajet de la maison au collège, il n'est plus en sécurité. Il faut trouver celui qui a fait ça parce que c'est inacceptable. On est à Chicago là, ce n'est plus possible! On ne peut pas faire ça, ce n'est pas possible de faire ça à des enfants."

"Un truc pareil, c'est impensable, inimaginable, se désole Samia, mère de trois enfants scolarisés au collège. Qui est-ce qui a fait ça? C'est quoi le but? Blesser les élèves ou perturber le collège? C'est quoi le but? Nous, les parents, ça nous inquiètent vraiment parce que ces flèches peuvent blesser, même tuer. Les politiques et la police doivent donc bouger". Une présence policière sera assurée dès ce mardi matin devant les portes du collège alors qu’une enquête est en cours pour tenter d’identifier l’auteur des tirs.

M.R avec Lionel Dian