Transports publics gratuits: le bilan mitigé
Aujourd'hui les transports en commun sont gratuits dans 29 villes, comme Dunkerque ou encore Niort. D'autres y travaillent, comme Clermont-Ferrand, l’agglomération de Calais et Grenoble. C’est progressif à Lille depuis fin août.
Deux objectifs: un meilleur accès à la mobilité et une visée environnementale. Sur le papier, le bilan est plutôt positif. A Dunkerque par exemple, ça fonctionne bien depuis un an, avec une hausse de 80% de fréquentation du réseau de transports, et jusqu'à 150% de plus le weekend.
Mais c’est que ce n’est pas une solution miracle
D'abord, les communes qui ont mis en place la gratuité sont de taille moyenne: seules 3 dépassent les 100.000 habitants. Leur réseau de transport est peu étendu, seulement des bus pour la plupart, et pas assez utilisé.
Autre avantage: les tickets et les contrôles coûtent plus cher à produire que ce qu’ils rapportent. Une perte d’argent donc pour les communes. Ce qui n’est pas le cas dans les grandes villes. Déjà, le réseau est dense et parfois surchargé.
A Paris par exemple, la billetterie et les contrôles rapportent aujourd'hui plus de 2 milliards et demi d'euros par an. Les supprimer suite à la gratuité ne ferait économiser que 250 millions d’euros à la ville.
Le vrai problème n’est pas le prix des transports en commun
Non, c’est bien l’offre qui est insuffisante. D'après le rapport, même gratuits, les transports restent trop éloignés des usagers. La gratuité doit arriver en dernier recours.
C'est aussi ce que veulent les fédérations d’usagers, plus de service, si possible moins cher. Certaines villes tentent la gratuité partielle, comme Paris: les enfants de moins de 11 ans ne paient plus depuis la rentrée. Les collégiens et les lycéens eux paient moitié prix.
Et plus largement, si toutes les communes décident de rendre gratuits leurs transports, nous allons devoir payer plus en tant qu’usagers mais en tant que contribuables pour financer la gestion du réseau.
Est-ce qu’on est prêt à mettre la main à la poche même si on ne prend pas le bus ou le métro? Chaque année, l’entretien des routes nous coûte 17 milliards d’euros. C’est plus que ce que coûterait la gestion des transports publics.