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Travail et canicule: ce que prévoit le code du travail

Le code du travail ne mentionne aucune température au-dessus de laquelle il serait dangereux de travailler (photo d'illustration).

Le code du travail ne mentionne aucune température au-dessus de laquelle il serait dangereux de travailler (photo d'illustration). - Pascal Guyot - AFP

Si la loi ne dit pas de stopper le travail en cas de fortes chaleurs, de nombreux aménagements sont toutefois prévus par le code du travail. Jean-Christophe Sciberras, ancien président de l’association nationale des directeurs de ressources humaines, était l'invité de Jean-Jacques Bourdin ce lundi.

Il y a ceux qui ont la chance d'avoir la climatisation au bureau et qui se réjouissent d'aller travailler ces jours de canicule. Et puis il y a les autres, qui travaillent dehors ou dans des bâtiments dépourvus de clim. Que dit la loi en la matière ? "Les employeurs sont tenus de protéger la santé de leurs salariés, notamment en cas de fortes chaleurs", rappelle Jean-Christophe Sciberras, ancien président de l’association nationale des directeurs de ressources humaines et DRH France du groupe de chimie Solvay.

L’article L 4121-1 stipule que l'employeur doit prendre "les mesures nécessaires" pour "protéger la santé physique" de ses salariés et les adapter en fonction du "changement des circonstances", comme les changements climatiques.

"L'entreprise a intérêt que les salariés soient dans des conditions confortables"

Mais le code du travail ne mentionne aucune température au-dessus de laquelle il serait dangereux de travailler. "On doit maintenir les locaux de travail à des températures convenables, explique Jean-Christophe Sciberras, invité ce mercredi de Jean-Jacques Bourdin. Après c'est plutôt du bon sens, l'entreprise a intérêt que les salariés soient dans des conditions confortables, pour qu'ils travaillent bien, c'est bon pour elle et le business".

Pour les employés travaillant à l'extérieur, le code du travail prévoit qu’ils doivent être "protégés contre les conditions atmosphériques". L'employeur doit par exemple prévoir des zones d'ombre, des abris ou des locaux climatisés… Pour le BTP, la législation précise (article R 4534-143) qu'il faut fournir "trois litres au moins par jour et par travailleur". Dans ce secteur, l'activité peut être stoppée "en cas d'intempéries" après consultation des délégués du personnel.

Le short ? A éviter

Mais au-delà du code du travail, quelques mesures simples permettent de mieux travailler en période de canicule. "On distribue de l'eau fraiche. On peut aussi changer de bureau selon l'exposition au soleil au fil de la journée. On décale un peu les horaires (commencer plus tôt quand les températures sont plus fraîches), et on mange léger". On peut aussi enlever la cravate et même réduire le temps de travail. Surtout, "si un salarié en se sent pas bien, qu'il le manifeste", exhorte-t-il.

Enfin, pour les hommes qui seraient tentés, Jean-Christophe Sciberras leur déconseille de venir au travail en short. Le travail, ce n'est pas la plage ou les vacances prévient le DRH.

Philippe Gril avec Jean-Jacques Bourdin