UMP: "Avant de changer de nom il faut parler du fond"

Edouard Philippe, député-maire UMP du Havre et proche d'Alain Juppé, était l'invité de Jean-Jacques Bourdin ce mardi. Il a fait part de ses désaccords avec Nicolas Sarkozy sur le comité des anciens Premiers ministres et le changement de nom du parti.

Trois jours après l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence de l'UMP à l'issue du vote des militants, les tractations vont bon train pour savoir qui fera partie de la direction du parti. Lundi, le nouveau président de l'UMP a enchaîné les rendez-vous : Bruno Le Maire, Xavier Bertrand, Jean-Pierre Raffarin, mais aussi ses proches Laurent Wauquiez ou Nathalie Kosciusko-Morizet.

Ce mardi il a notamment rendez-vous avec François Fillon à 16h. Il va être question du fameux comité des anciens Premiers ministres que Nicolas Sarkozy veut mettre en place. Un comité qui a déjà du plomb dans l'aile. C'est même devenu une blague au sein du parti. "Le comité des vieux cons", dit-on d'un côté, un "comité musée", dit-on de l'autre. Même Alain Juppé l'a qualifié de "chapeaux à plumes qui ne serviraient à rien".

"Sarkozy - Villepin ? J'aimerais être une petite souris pour voir ça"

Sans verser dans la métaphore, Edouard Philippe, député-maire du Havre et proche d'Alain Juppé a lui aussi dit tout le mal qu'il pense de ce comité des anciens premiers ministres. "C'est une mauvaise idée qui va être rapidement écartée", a-t-il anticipé chez Jean-Jacques Bourdin ce mardi. "Seuls Edouard Balladur et Dominique de Villepin ont fait part de leur intérêt", a-t-il rappelé avant d'ironiser : "J'aimerais être une petite souris pour voir comment ça se passerait si Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin était tous les deux dans la même réunion". "Je ne suis pas sûr qu'ils se portent l'un à l'autre une affection et une estime réciproque considérable", a-t-il souri.

"Loyal, ça ne veut pas dire soumis"

L'autre débat qui agite l'UMP, c'est la question du changement de nom du parti. Là encore, Edouard Philippe, comme Alain Juppé, est en désaccord avec Nicolas Sarkozy. "Je suis extrêmement réservé. Je comprends l'objectif marketing, communication, mais avant de parler du nom il faut parler du fond. L'essentiel, c'est le fond, a-t-il insisté. Et sur le fond il y a beaucoup de questions, notamment sur la ligne de l'UMP. On doit avoir les idées claires pour 5 ans si nous sommes élus en 2017".

Alain Juppé et Nicolas Sarkozy doivent se rencontrer mercredi, selon Edouard Philippe, qui assure que le maire de Bordeaux sera loyal envers son adversaire pour 2017. "Alain Juppé a toujours été loyal et il le sera évidemment avec le nouveau président du parti". "Mais loyal ça ne veut pas dire soumis", a-t-il toutefois prévenu.

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P. Gril avec A. Roger et JJ. Bourdin