RMC

Un an et demi de mandat EELV à Grenoble: "les citoyens se sont réappropriés l'espace public"

Eric Piolle, le maire EELV de Grenoble.

Eric Piolle, le maire EELV de Grenoble. - AFP

DROIT DE SUITE - Chaque matin retour sur un sujet, un personnage, un lieu qui a marqué l'actualité de ces derniers mois. Aujourd'hui, que sont devenus les acteurs? Les promesses ont-elles été tenues? Y-a-t-il eu des changements sur le terrain? Ce mardi, l'élection d'Eric Piolle, candidat EELV à la mairie de Grenoble en mars 2014.

En mars 2014 Éric Piolle, candidat Europe Écologie-Les Verts, est élu à la surprise générale maire de Grenoble. Une élection qui avait suscité beaucoup d'espoir. Éric Piolle, 41 ans, est un ancien ingénieur. Lors des municipales il arrive en tête du premier tour, avec 29% des voix, devant la liste PS. Au second tour, il arrive en tête de la quadrangulaire (FN et UMP sont aussi qualifiés) avec 40% des suffrages, et prend donc la 16e ville de France (160.000 habitants environ) après trois mandats socialistes.

Dès les premières semaines de sa mandature, des mesures fortes sont prises: baisse des indemnités des élus, suppression des panneaux publicitaires en ville, suppression des caméras de vidéosurveillance, ou encore arrivée de moutons pour tondre à la place des agents municipaux.

"Ca manque un peu de communication"

Mais 18 mois plus tard, les Grenoblois sont plutôt mitigés. "Plus mitigé dans le positif, parce qu'il y a quand même eu des choses, il essaie", admet l'un. Pour un autre en revanche: "Je suis agent immobilier et je trouve que les projets lancés par la précédente municipalité ont été arrêtés et c'est dommageable pour l'économie grenobloise. Ça manque un peu de communication".

La ville a pourtant changé de visage : depuis l'élection, il y a eu une hausse de 25% de déplacements à vélo, de 10% en transports en commun. La publicité a disparu des trottoirs grenoblois: 326 panneaux ont été démontés. Et la différence est visible selon Pierre-Jean Delahousse, le président de l'association Paysages de France: "On a le sentiment de respirer, que les citoyens se sont réappropriés l'espace public. Le fait que cette action soit associée à la plantation d'arbres n'est pas simplement un symbole. Ça se voit notamment en centre-ville".

Mais les caméras de vidéosurveillance elles sont encore bien là : le maire a dû renoncer à les supprimer. Une bonne chose pour Yannick Biancheri, du syndicat Unité SGP Police: "Tant mieux. Une des qualités qu'il faut avoir pour être maire et surtout nouveau maire, c'est être à l'écoute. Si on a pu lui amener des arguments qui ont fait mouche pour empêcher d'enlever ces caméras, on s'en réjouit".

"Une sorte de coup de frein"

Reste la question des grands dossiers comme le logement et l'emploi. Et pour le moment, Michel Destot, l'ancien maire socialiste de la ville, n'a pas eu de réponse: "C'est dramatique pour l'avenir de Grenoble. Aujourd'hui, il y a une sorte de coup de frein. Grenoble a des atouts absolument extraordinaires sur le plan de la recherche, de la technologie. Ne pas utiliser cela est une erreur considérable. Ça m'inquiète".

La nouvelle municipalité a encore 4 ans et demi pour traiter ces sujets, mais à sa manière selon le maire Europe Ecologie Les Verts Eric Piolle: "D'habitude on demande 'quels sont vos grands projets?', les gens entendent 'où est-ce qu'on va couler un gros bâtiment en béton que l'on pourra inaugurer avec du béton?'. Une ville en transition, ce n'est pas ça, c'est d'avoir des solutions qui sont bonnes pour tout de suite, bonnes pour demain et une sobriété de la vie publique".