Un deuxième cœur artificiel implanté en France

Un deuxième cœur artificiel Carmat a été implanté sur un patient au CHU de Nantes il y a quelques semaines. (Photo d'illustration) - Mehdi Fedouach - AFP
Un deuxième cœur artificiel Carmat, une bioprothèse de haute technologie, a été implanté sur un patient au centre hospitalier universitaire de Nantes il y a quelques semaines. L’opération a été menée par l'équipe du Pr Daniel Duveau. Ce dernier était l'un des chirurgiens déjà présents lors de la première implantation d'un cœur artificiel à l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris le 18 décembre 2013.
Révélée par le quotidien Libération, l'opération s'est effectuée dans la plus grande discrétion. "Il y a un black-out complet, mais qu'on peut comprendre car nous sommes dans un protocole scientifique, a expliqué ce vendredi chez Jean-Jacques Bourdin le cardiologue Alain Ducardonnet, consultant “santé” de RMC. L'idée c'était de voir si ce qu'on a trouvé chez l'animal pouvait s'appliquer chez l'homme, c'est ce qu'on appelle un protocole de faisabilité".
"Ce cœur artificiel ne remplace pas la greffe"
Le premier malade, âgé de 76 ans, souffrait d'une grave insuffisance cardiaque. Il est mort 75 jours après la pose de la prothèse. Une défaillance technique de l'appareil avait alors été évoquée pour expliquer ce décès. "La technique est la même mais probablement qu'on a essayé de trouver la cause (de la défaillance), a poursuivi Alain Ducardonnet. Les rapports ont été satisfaisants et on a pu continuer. On va voir avec ce deuxième patient si les choses évoluent bien".
Pour le cardiologue, le cœur artificiel n'est de toute façon pas la solution miracle. "Ce sont des patients qui sont au bout du rouleau, a-t-il rappelé. Des patients pour lesquels il n'y a pas d'alternative et qui vont mourir dans le mois qui suit, et qui ne sont pas éligibles à la greffe cardiaque. N'oublions pas que ce cœur artificiel ne remplace pas la greffe, ce sera pour des patients extrêmement précis. On a grandi la palette pour remplacer des cœurs, mais ce ne sera pas la solution idéale pour remplacer tous les cœurs défaillants".