Un projet de loi devrait autoriser les producteurs de betteraves à réutiliser certains insecticides
C'est un projet de loi très attendu par tous les producteurs de betteraves et plus largement par toute la filière sucrière de France. Le projet de loi qui vise à accorder des dérogations temporaires pour les insecticides néonicotinoïdes à la betterave. Il est présenté aujourd'hui en Conseil des ministres.
Les betteraviers le réclament depuis des semaines, eux qui subissent cette année d'énormes baisses de rendement. À cause de la jaunisse de la betterave, transmise par les pucerons verts, qui se développent sur les cultures.
Des champs de betteraves à perte de vue. Mais des champs de betteraves malades. Alexandre Pelé, agriculteur, ne s'en remet toujours pas. “On voit bien que la feuille dès qu’on la prend, paf elle casse. Et ça, c’est typique de la jaunisse”, assure-t-il.
La jaunisse, cette maladie transmise par les pucerons verts. Qui ont infesté les champs de betterave malgré l'utilisation de pesticides autorisés et causé une baisse de rendement de 40%. Mais Alexandre veut croire à un avenir meilleur. Grâce à la dérogation, qui va leur permettre d'utiliser à nouveau des insecticides néonicotinoïdes.
“On est quand même content que l’Etat français nous ait entendus. Mais avant de planter des betteraves pour l’année prochaine, je veux être certain que cette solution sera adoptée par l’Assemblée nationale”, indique-t-il.
Une dérogation seulement temporaire ?
Mais la loi doit être votée très vite. Car ce néonicotinoïde n'est pas répandu sur les champs, mais enrobé autour de la graine. Milène Grapperon est directrice du syndicat betteravier de l'Île-de-France.
“Il faut pouvoir être prêt à semer pour le mois de mars sachant qu’il faut se préparer quelques mois avant. Donc, effectivement, il faut une réponse très rapide”, demande-t-elle.
Une filière en passe d'être rassurée, mais pour combien de temps ? Le projet de loi ne prévoit en effet qu'une dérogation temporaire qui devrait prendre fin en 2023.