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Une des réformes réussies de Hollande sera d'avoir tué le job de Première dame

Intrigué par "le mystère Julie Gayet", François Aubel, rédacteur en chef du service culture au Figaro, publie la première biographie de la compagne de François Hollande, Julie Gayet, une intermittente à l’Élysée. Il raconte sur RMC comment le président "polytraumatisé sentimentalement", s'assure de la discrétion autour de son couple.

C'est la Première dame la plus discrète de la Cinquième République. Julie Gayet, la "fiancée" de François Hollande ne veut pas de statut officiel, de visibilité officielle et ne demande aucune reconnaissance. De quoi alimenter toutes les curiosités. "C'est surprenant et c'est ce qui nous a amené à enquêter", reconnaît tout de go François Aubel, rédacteur en chef du service culture au Figaro, qui publie (avec Soazig Quéméner) jeudi 28 janvier la première biographie consacrée à la Première dame : Julie Gayet, une intermittente à l’Élysée (éditions du Moment). "C'est une situation inédite dans la Cinquième République. Il y a vrai un mystère Julie Gayet", s'enthousiasme l'auteur, invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC ce jeudi.

"Elle a pourtant le pedigree idéal de la Première dame"

"Elle a pourtant le pedigree idéal de la Première dame, estime François Aubel. Elle est issue d'une grande famille d'industriel ardennais, de grands médecins bretons par son père, elle est petite-fille d'un compagnon de la libération. C'est vraiment une Première dame idéale, mais le président la cache".

Une discrétion facilitée "par le plan Vigipirate et l'état d'urgence" qui permettent de "tenir à l'écart les paparazzis" et de "rentrer plus discrètement" à l'Élysée, qu'elle fréquente surtout le week-end "quand le Palais, dont elle connaît par cœur toutes les entrées et sorties, se vide", écrivent les auteurs. Et malgré l'état d'urgence, il arrive encore fréquemment que le chef de l’État la rejoigne dans son loft du XIe arrondissement de Paris, nous apprend la biographie. 

"Après l'affaire de la rue du Cirque elle a vraiment souffert"

Chat échaudé craint l'eau froide, dit le proverbe. Le couple présidentiel a été marqué par "l'affaire de la rue du cirque", quand leur relation a éclaté au grand jour après la diffusion de photos de paparazzis dans le magazine Closer, en novembre 2014. "Après l'affaire de la rue du Cirque, Julie Gayet a vraiment souffert. Elle a reçu des lettres d'insultes et des menaces de mort", raconte le journaliste du Figaro.

Quant à François Hollande, "il est polytraumatisé sentimentalement. Ses relations avec Ségolène Royal, Valérie Trierweiler et le fait de devoir s'expliquer en 2014 devant la presse (sur sa relation avec Julie Gayet)… C'est vraiment un traumatisme pour lui et il ne veut pas exhiber sa vie sentimentale publiquement".

"Très compliqué pour son successeur de réinstaller une Première dame"

Julie Gayet n’accompagne le président pour aucune sortie publique, aucun voyage officiel à l’étranger. L'actrice réalisatrice refuserait d'avoir un cabinet à l’Élysée, contrairement à Valérie Trierweiler, ou une protection rapprochée, "sauf impérieuse nécessité". De quoi faire jurisprudence ? "Ce sera très compliqué pour son successeur de réinstaller un cabinet à l’Élysée, des conseillers et une ligne de crédit sur le budget pour la Première dame...". Ce qui fait dire à François Aubel : "Une des réformes réussies de Hollande sera d'avoir tué le job de Première dame".

Reste que cette discrétion est loin de leur peser, au contraire même selon François Aubel. "Pour être une bonne actrice, il faut un bon metteur en scène, et François Hollande met en scène son absence. Quand elle apparaît avec son grand-père au Mont Valérien pour la commémoration de l'appel du 18 juin, c'est François Hollande qui a tout organisé, il n'en a jamais fait part à son cabinet".

Philippe Gril avec JJ. Bourdin