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Vague d'incivilités dans des piscines: quand la nage vire au pugilat

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Une quinzaine de piscines françaises ont été victimes d'actes d'incivilités depuis le début de l'été, obligeant les maires à prendre des mesures de sécurité ou à fermer les bassins. Deux maires témoignent sur RMC.

Dégradations, violences, intrusions… Une quinzaine de piscines françaises ont été victimes d'actes d'incivilités depuis le début de l'été. A La Tronche (Isère), à Illzach (Haut-Rhin), à Lyon (Rhône), à Castres (Tarn), à Saint-Etienne (Loire). Face à la vague d'incivilités dans les piscines, les maires prennent des mesures drastiques, comme à Sanvignes-les-Mines, en Saône-et-Loire, où le maire a décidé de fermer la piscine municipale pour tout l'été et de vider le bassin avant même son ouverture au public. Depuis le début du mois de juin des groupes de jeunes s'introduisaient régulièrement dans la piscine découverte, dès sa fermeture et jusque tard dans la nuit.

"Devant l'incapacité de maintenir l'ordre, on a vidé la piscine pour l'été"

Jean-Claude Lagrange l'assure, il n'a pas pris cette décision de gaité de cœur. C'était une nécessité explique-t-il sur RMC. "Je voyais arriver un risque de débordements pendant l'ouverture au public. On m'a demandé de renforcer l'ensemble, ce que j'ai essayé de faire avec des grillages renforcés. Ça n'a pas été suffisant. Devant l'incapacité de maintenir l'ordre, on a vidé la piscine pendant l'été". Une décision très mal perçue par la plupart de ses administrés alors que se succèdent les vagues de chaleur. "Ça suscite beaucoup de colères parce que nos enfants allaient régulièrement à la piscine. C'est un véritable problème pour la population", se désole Dominique. Seule solution de repli, "une piscine couverte, mais à 7km de la commune, donc il fait véhiculer les enfants". Sans piscine, pas de compétition non plus pour le club de natation de la commune, qui compte 80 licenciés.

A Ardentes, une bagarre géante à la piscine

Le maire d'Ardentes, près de Châteauroux dans l'Indre, a lui aussi décidé de fermer les bassins de sa commune. Lundi 13 juillet, une violente bagarre a éclaté aux bords du bassin, mettant aux prises une soixantaine de personnes et faisant 12 blessés. Didier Barachet, le maire d'Ardentes, a décidé de rouvrir la piscine ce week-end, mais avec des mesures de sécurité renforcées. "Nous avons pris un vigile avec un chien pour l'entrée. Et j'ai demandé au préfet que la gendarmerie assure une surveillance pratiquement constante de la piscine l'après-midi. Ils vont faire un passage régulier à deux ou trois gendarmes pendant la journée". Selon lui, "il faut créer un effet psychologique et faire une surveillance pratiquement permanente pour montrer que la sécurité est là". Et s'il n'a pas eu le temps de le faire cet été, l'élu "envisage de mettre des caméras de surveillance sur la piscine" l'an prochain.

Philippe Gril avec Louise Régent