Vague de froid: "J'ai une deuxième chambre, j'ai pu héberger un SDF"

[TEMOIGNAGE RMC] - La forte baisse des températures depuis ce week-end a déjà fait six victimes, six SDF. Face à cette situation dramatique, des particuliers offrent parfois un abri à ceux qui vivent dehors. Une démarche généreuse mais très particulière qui nécessite d’être encadrée par des professionnels.

Jour après jour, le froid continue de tuer. La forte baisse des températures depuis ce week-end a déjà fait six victimes, six SDF. Face à cette situation dramatique, des particuliers offrent parfois un abri à ceux qui vivent dehors. Certains le font de manière anonyme, d’autres passent par des structures.

C’est le cas à Marseille où le Samu social est régulièrement contacté depuis 3 ans par une trentaine de personnes qui se proposent d’héberger des SDF pendant l'hiver. RMC a rencontré un de ces hébergeurs au grand cœur qui a sauvé du froid un SDF marseillais.

"Il faut donner sans rien attendre en retour"

Il s’appelle Hervé, il est célibataire, et pendant six mois il a hébergé Jean dans son T3. Jean, la cinquantaine, était à la rue après plusieurs accidents de la vie… Pour Hervé, ce n’était pas possible de le laisser dans le froid.

"Je suis obligé de faire quelque-chose pour qu'il ne reste pas dans la rue. Dernièrement, il y a des SDF qui sont décédés de froid, a-t-il expliqué au micro de RMC. Je ne pouvais pas me regarder dans la glace en le laissant… J'ai de la chance d'avoir une deuxième chambre, c'est pour cela que j'ai pu l'héberger. Il faut donner sans n'attendre rien en retour".

Le Samu Social encadre les généreux hébergeurs

Grâce à Hervé, Jean n’a pas connu les centres d’hébergement et surtout il a pu retrouver confiance en lui. Des particuliers comme Hervé qui proposent un hébergement, le directeur du Samu social, René Giancarli en connaît une petite trentaine à Marseille. Des personnes qui s’adressent à lui après avoir souvent noué un premier contact avec un SDF.

"Il y a des personnes qui nous disent: 'Ah! Vous connaissez untel! Eh bien, je vais l'inviter chez moi!', raconte le directeur du Samu Social à RMC. C'est à ce moment-là que nous les orientons un peu, en leur disant: 'Vous faites une bonne chose' ou alors 'cette personne-là n'est pas faites pour venir chez vous tout de suite'.

Une démarche généreuse mais très particulière qui nécessite d’être encadrée par des professionnels.

C. P. avec Lionel Dian