Victorin Lurel, ministre des Outre-mers, réélu dès le 1er tour

Le socialiste Victorin Lurel, ministre des Outre-mers, a été réélu dès le premier tour dans la quatrième circonscription de Guadeloupe dimanche avec 67.23% des suffrages exprimés. /Photo prise le 23 mai 2012/REUTERS/Charles Platiau - -
par Cécile Everard
FORT-DE-FRANCE, Martinique (Reuters) - Le socialiste Victorin Lurel, ministre des Outre-mers, a été réélu dès le premier tour dans la quatrième circonscription de Guadeloupe dimanche avec 67.23% des suffrages exprimés.
Sa victoire n'est pas une surprise mais le scrutin a été très suivi, le président du conseil régional de Guadeloupe se mesurant à Marie-Luce Penchard (UMP), qui fut elle-même ministre chargée de l'Outre-mer de 2009 à 2012.
Victorin Lurel est le seul candidat des Antilles à avoir été élu au premier tour. Il a bénéficié pour cela d'une participation importante, comparativement aux autres circonscriptions de Martinique et Guadeloupe, de 42.46%.
Il devrait quitter prochainement la présidence de la Région pour se consacrer à son ministère.
En Guadeloupe, la participation s'est élevée à 34.47%, équivalente à celle de 2007 (34.13%). En Martinique, elle a atteint 34.29% (35% en 2007). En tout, 601.438 électeurs étaient appelés aux urnes aux Antilles.
"L'électorat a du mal à distinguer les enjeux de cette élection à mi-chemin entre les élections locales et nationales", estime le politologue martiniquais Justin Daniel.
Cette faible mobilisation a d'ailleurs desservi le candidat martiniquais Serge Letchimy (PPM, parti autonomiste, groupe socialiste), qui a obtenu 63,28% des suffrages dans la troisième circonscription, où la participation s'est élevée à 29,73%.
Comme en 2007, le nombre de voix qui se sont portées sur lui n'atteint pas 25% des suffrages des inscrits et, malgré son score, il devra donc affronter au second tour Francis Carole (Palima), représentant du groupe des Patriotes et sympathisants, constitué en majorité de partis indépendantistes.
Serge Letchimy s'était fait remarquer en février à l'Assemblée nationale lorsqu'il avait interpellé le ministre de l'Intérieur de l'époque, Claude Guéant (UMP), qui avait déclaré que toutes les "civilisations ne se valent pas".
Ces propos ramènent aux "idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration au bout d'un long chapelet esclavagiste et colonial", avait-il dit.
DUELS ENTRE INDÉPENDANTISTES ET AUTONOMISTES
Deux autres circonscriptions de Martinique verront se tenir des duels entre autonomistes et indépendantistes.
Dans le Centre-Atlantique (première circonscription), Alfred Marie-Jeanne, député sortant de la quatrième circonscription, affrontera Louis Joseph-Manscour, député sortant socialiste de la première circonscription.
Alfred Marie-Jeanne est le leader historique du Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM). Il appartient au groupe de la gauche démocrate et républicaine de l'Assemblée nationale.
Dans le Sud (quatrième circonscription), Jean-Philippe Nilor devance largement Arnaud René-Corail.
Enfin, dans la dernière circonscription, la deuxième, un match serré aura lieu : Bruno-Nestor Azerot contre Luc-Louison Clementé. Il s'agit de la seule circonscription de Martinique où un candidat de l'UMP, Yan Monplaisir, a failli se hisser au deuxième tour.
A 200 km de là, en Guadeloupe, les candidats ayant appelé à voter François Hollande lors de l'élection présidentielle ont réussi à obtenir la majorité des voix.
Toutefois, hormis pour Victorin Lurel, la mobilisation n'a pas été suffisante et deux d'entre eux devront aller au second tour. C'est le cas du socialiste Eric Jalton, qui sera opposé à l'écologiste Harry Durimel dans la première circonscription, après avoir rallié la majorité des votants sur son nom.
Dans la deuxième circonscription, le divers gauche Gabrielle Louis-Carabin a devancé largement l'UMP Laurent Bernier, seul candidat de droite accédant au deuxième tour aux Antilles.
Un phénomène politique nouveau est apparu aux Antilles : la présence de candidats du Front national dans toutes les circonscriptions de Guadeloupe et Martinique. Inconnus, ces candidats ont recueilli entre 0.68% et 2.82% des voix dans chaque circonscription.
Le 6 mai, François Hollande avait obtenu 71.93% des voix en Guadeloupe et 68.43% en Martinique.
Edité par Yves Clarisse et Gilles Trequesser