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Vols de truffes: "Les gens en ont plus qu'assez et j'ai peur qu'un jour cela dérape…"

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- - REMY GABALDA / AFP

TEMOIGNAGES - Les producteurs de truffes ont manifesté ce mardi matin devant le tribunal correctionnel d'Avignon pour faire part de leur colère alors qu'un homme était jugé pour un vol en réunion dans une truffière. Des vols dont est victime à répétition Anne Cunty, trufficultrice à Saint-Didier dans le Vaucluse.

Les trufficulteurs ont montré leur ras-le-bol ce mardi matin devant le tribunal correctionnel d’Avignon alors qu'un voleur de truffes a été condamné à trois mois de prison ferme et 3.240 euros d'amende pour un vol en réunion dans une truffière de Lagnes dans le Vaucluse fin 2015. Alors que la truffe se négocie entre 500 et 1.000 euros le kilo sur les marchés, RMC a rencontré Anne Cunty, trufficultrice à Saint-Didier dans le Vaucluse victime justement de vols à répétition.

Car malgré des grillages et des caméras, elle ne parvient pas à protéger ses cinq hectares de chênes truffiers: "On est volés pratiquement une fois par semaine", assure-t-elle. Des vols qui peuvent parfois causer de sérieux dégâts aux exploitations. "Il y a le voleur amateur qui, lui, vous prend le chêne avec un outil, du style une bêche, soulève toute la terre autour, se lamente-t-elle. Alors, là, c'est un massacre, ça détruit tout. On ne ramasse plus une truffe".

"Un vrai ras-le-bol"

Des dégâts déplorés aussi par Patrice Goavec, président du syndicat des trufficulteurs du Vaucluse: "Soit ils y vont avec un chien et creusent normalement, soit ils viennent avec une pioche et vont retourner tout un pied d'arbre et là ce sont des dégâts irréversibles. Donc, on fait quelques petites tournées pour surveiller. Mais les gens en ont plus qu'assez et j'ai peur qu'un jour cela dérape…"

Du coup, en période de récolte, entre novembre et mars, Anne Cunty passe parfois des nuits sans sommeil. "Parfois, la nuit, on se réveille, on se dit qu'il faudrait y aller, faire un tour. Mais qui dit ronde, dit risque d'agression, la nuit surtout. Une fois, on est restés en planque et franchement ça fait peur". Et de conclure: "Il y a un vrai ras-le-bol, assure cette trufficultrice. Chaque année, on voit que ça recommence et que rien ne change".

M.R avec Lionel Dian