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Santé

Gynécologue accusé de transphobie: “on n’a pas été formé à cette problématique”, explique un médecin

Gynécologue (illustration)

Gynécologue (illustration) - Daniel MIHAILESCU / AFP

Un gynécologue de Pau se retrouve au cœur d’une polémique depuis plusieurs jours, accusé de transphobie. Ce dernier a refusé de recevoir une femme transgenre dans son cabinet.

Le 29 août dernier, un jeune couple se présente à la Polyclinique Pau Pyrénées (Pyrénées-Atlantiques). La patiente, une femme transgenre qui n’a pas encore été opérée, souffre de douleur à la poitrine et se rend donc chez le Docteur Victor Acharian, à Pau. Malheureusement, une fois dans la salle d’attente, la jeune femme de 26 ans apprend qu’elle ne verra pas le médecin.

“La secrétaire m’a dit que le médecin ne s’occupe pas de ça, et qu’il ne me recevra pas. J’étais sous le choc, c’est la première fois que je subissais une telle transphobie, c’était hyperviolent”, raconte-t-elle au Parisien.

"De vraies femmes"

La patiente transgenre part en pleurs, mais son compagnon n’en reste pas là: il décide de poster un commentaire sur la page Google du gynécologue.

“C’était le premier rendez-vous de ma compagne trans, il a refusé de la recevoir, sa secrétaire nous a jetés froidement. Je déconseille, plus jamais”, peut-on lire.

Dans la foulée, le médecin dépasse les bornes en répondant qu’il s’occupe “de vraies femmes”. “Je n’ai aucune compétence pour m’occuper des HOMMES, même s’ils se sont rasé la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu’ils sont devenus femmes”.

Ses propos ont déclenché de vives réactions sur Twitter de la part de certains internautes, dont des associations militantes, qui accusent le praticien d'homophobie et de transphobie. Si le médecin Victor Acharian reconnait des propos maladroits et présente ses excuses à la communauté LGBTQ+, la jeune femme trans envisage de porter plainte.

Des médecins non formés ?

"Je ne vais pas excuser le médecin, mais il est vrai qu’on n’a pas été formé dans nos études de médecine sur cette problématique transgenre”, explique Robert Sebbag, docteur en médecine, invité sur le plateau d’Estelle Midi ce mercredi.

“J’en vois beaucoup à l’hôpital et c’est vrai qu’on est un petit peu désarçonné quand on reçoit ces personnes. Les premiers cas que j’ai eus à l’hôpital, j’étais un petit peu perdu”, poursuit-il.

Mais la médecin évolue. “Il faut former, au moins aux notions de base sur ces sujets, les étudiants, mais aussi tous les gynécologues déjà en fonction et les secrétaires”, relate Philippe Faucher, gynécologue-obstétricien à l’hôpital Trousseau au Parisien.

CA