RMC
Santé

Les médecins américains autorisés à prescrire... des jeux vidéo

placeholder video
C'EST DEJA DEMAIN - Chaque matin, RMC fait le point sur les nouveautés high-tech.

C'est une grande première aux États-Unis. Pour la première fois, l’autorité américaine du médicament, la FDA, a autorisé les médecins à prescrire un jeu vidéo aux enfants atteints de troubles du déficit de l’attention.

Son nom: Endeavor RX. Il s'agit d'un jeu au design très coloré, dans un style dessin animé où l’on contrôle un petit vaisseau spatial qui doit passer tout un tas d’obstacles. Il est directement destiné aux enfants de 8 à 12 ans qui souffrent de troubles du déficit de l’attention, qui se manifeste par une grande difficulté à se concentrer, de l’impatience, de l’hyperactivité, et qui a donc de grandes conséquences sur la vie scolaire et familiale.

Les mécanismes du jeu ont été spécifiquement conçu pour solliciter la concentration de l’enfant sur plusieurs tâches à la fois, renforcer son niveau d’attention et la concentration. Sur l’une des études – menée pour le compte de l’éditeur -, un tiers des enfants "traités" par ce jeu vidéo ne montraient plus aucun trouble de l’attention mesurable après avoir joué pendant un mois, à raison de 25 minutes par jour, 5 jours par semaine...

C’est la première fois que la très sérieuse FDA autorise à prescrire un jeu vidéo comme traitement: comme pour tout médicament il a fallu de longues études et phases de test. Ici, il a fallu sept ans d’essais cliniques sur plus de 600 enfants.

"Jeux vidéo médicaux" ou "médicaments numériques"

Attention quand même: les essais cliniques indiquent aussi que le jeu vidéo ne peut pas remplacer ou se substituer aux traitements traditionnels, mais ça peut venir en complément.

C’est donc le début de ce qu’on pourrait appeler les "jeux vidéo médicaux" ou "médicaments numériques". Dont voici trois exemples concrets: Ubisoft s’est allié avec la start-up Amblyotech pour soigner l’amblyopie, un trouble de la vision qui limite la capacité à voir en trois dimensions parce qu’un œil est plus faible que l’autre.

Ils ont conçu un jeu vidéo "Dig Rush", qui se joue avec des lunettes aux verres rouges et bleus: le joueur ne voit donc le personnage qu’avec son œil faible, ce qui va forcer les yeux à se coordonner, entraîner le cerveau à travailler différemment. Beaucoup plus sympa que le traitement habituel qui consiste à mettre un patch sur l’un des yeux pour forcer l’autre à travailler...

Les jeux vidéo sont aussi très utiles pour tout ce qui concerne les maladies neurodégénératives, telle que les maladie de Parkinson ou d’Alzheimer. Pour en atténuer les symptômes, les malades de Parkinson peuvent s'exercer dans "Toap Run", où le patient incarne une taupe qui va devoir éviter des obstacles en réalisant des mouvements devant la console, ce qui améliore l’équilibre et limite les risques de chute.

"Serious games"

Enfin, il y a les "serious games" à but médical: des jeux avec un message pédagogique. Ainsi, pour sensibiliser les enfants aux gestes barrière par exemple, il y a "CoronaQuest", lancé il y a quelques semaines pour familiariser les enfants à se laver les mains ou respecter les distances de sécurité. Il s'inspire d’"Hearthstone", l’un des jeux de stratégie en ligne les plus populaires du moment qui se joue avec des cartes.

Le but: battre le coronavirus avant qu’il ne fasse tomber vos points de vie à 0, en utilisant des cartes comme "tousser dans son coude", "se laver les mains" ou encore "gel désinfectant"...

Anthony Morel