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"C'est dissuasif": faut-il priver d'aides les familles de mineurs délinquants?

La menace de perdre des aides municipales a été mise en place à Valence dans la Drôme, mais la Défenseure des droits veille et estime que c'est illégal.

Faut-il priver d'aides publiques les familles de mineurs en proie à des faits de délinquance? Le maire de Valence (Drôme) Nicolas Daragon a fait polémique en mettant en place une telle mesure l'année dernière à la suite de violences urbaines. Aide pour le paiement de la cantine municipale, accès aux HLM, tarifs à la piscine... La Défenseure des droits Claire Hédon a estimé en début de semaine que la suppression de ce type d'aides n'était pas légale.

"C'est dissuasif"

Nicolas Daragon a donné des précisions sur son dispositif ce jeudi dans Estelle Midi sur RMC. Il explique qu'il convoque les familles de jeunes mineurs à problèmes pour un "Conseil des droits et devoir des familles" pour proposer un accompagnement éducatif avant de recourir à des sanctions, et assure que sa mesure est efficace.

"C'est dissuasif. Auparavant nous avions trois types de familles: celles lucides qui acceptaient l'accompagnement éducatif ; celles qui ne comprenaient pas ce qu'on proposait, notamment pour des difficultés avec la langue ; et celles qui étaient dans la provocation et le déni.
Cette troisième catégorie de familles, qui refusaient l'accompagnement éducatif, a disparu sous la menace de la suppression des aides communales ou de la résiliation du bail de logement social. (...) On a convoqué une trentaine de familles, elles ont toutes accepté l'accompagnement donc on n'a pas enlevé d'aides."

"Il faut lutter contre les violences, avec des outils légaux"

Il conclut en estimant simplement qu'il n'a "pas le même avis" que Claire Hédon et ne compte "bien sûr" pas arrêter d'appliquer cette menace de sanctions. La députée LREM de la Drôme, Mireille Clapot, est celle qui a saisi la Défenseure des Droits sur ce sujet, et n'est pas d'accord avec cette méthode.

"Il faut lutter contre les violences avec des outils légaux. Il faut qu'il y ait prévention, il faut qu'il y ait accompagnement. Il faut parfois qu'il y ait sanction. Mais le raisonnement qui consiste à brandir quelque chose qui n'est pas conforme au droit et calme tout le monde, c'est dangereux.
Si c'est contesté et qu'on s'aperçoit que ce n'est pas conforme au droit, ça voudrait dire que le droit a été respecté en utilisant des outils illégaux. Il y a suffisamment d'outils légaux. "

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J.A.