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Jeux olympiques: les robots font du ski

Dans "Estelle Midi" ce lundi sur RMC et RMC Story, Anthony Morel a présenté les différents robots en service aux Jeux olympiques d’hiver de Pékin.

Les Jeux olympiques, c’est souvent une vitrine technologique pour le pays organisateur. Et ceux de Pékin ne dérogent pas à la règle. Les athlètes vont croiser assez peu de public, mais pas mal de robots, y compris sur les pistes… Des robots skieurs, par exemple. Comme celui mis au point par des ingénieurs de l’université de Shanghai et présenté à l’occasion de ces JO de Pékin, capable de slalomer de manière totalement autonome. Il ressemble un peu aux robots chiens de Boston Dynamics, mais monté sur des skis et avec deux bras qui tiennent des bâtons. Un spectacle assez étonnant. Ça risque de vous faire tout drôle la première fois que vous le croiserez sur les pistes. Ses jambes fléchissent parfaitement, il évite les obstacles… Il est Conçu pour analyser son environnement, en étant bardé de capteurs et de caméras, un peu comme une voiture autonome.

A quoi ça va servir ? On peut imaginer des missions de sauvetage ou de patrouille dans des zones dangereuses, sur les risques d’avalanche par exemple. Avec une caméra embarquée, ce serait un nouveau moyen incroyable de filmer les compétitions, au plus près des athlètes pendant un slalom. Et on peut même imaginer des compétitions sportives homme vs machine, qui seront probablement une réalité dans quelques années… Lors des derniers JO d’hiver, en Corée, on avait même organisé un "ski robotic challenge", qui avait vu s’affronter huit robots humanoïdes sur les pistes. Ce qui est rassurant, c’est que pour l’instant, ils sont plus proches de l’enfant qui passe son premier flocon que d’un champion olympique…

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Des robots pour servir les repas

Il y a aussi des robots pour assurer le respect des gestes barrière. Les Jeux se déroulent dans une bulle sanitaire: pas de public, tests quotidiens, cris de joie interdits… Mais avec des robots pour désinfecter les lieux, contrôler le port du masque… Mais aussi dans les hôtels et les restaurants pour limiter les contacts au maximum ! Le room service, par exemple, est assuré par des mini R2D2 qui apporteront la bouteille d’eau que vous avez oublié d’acheter. A la cantine des journalistes, pas de serveurs, mais un système entièrement robotisé de préparation des plats. En cuisine, des bras robotisés s’activent, préparent les ingrédients, les mélangent et dressent l’assiette.

Et une fois qu’elle est prête, elle est acheminée vers la bonne table grâce à un système de rails fixé au plafond. Avant de descendre du plafond par un système entièrement automatisé, un peu comme les jeux grappins à la fête foraine… Votre déjeuner atterrit comme par miracle juste devant vous. Et le soir, au bar, ce sont des bras robotiques qui préparent et mixent les cocktails. Au-delà du côté anti-Covid, c’est aussi une manière pour la Chine de montrer ses muscles technologiques. C’est un des pays les plus avancés au monde en termes de robotisation.

Une appli officielle qui est un véritable mouchard numérique

Les JO sont aussi une vitrine technologique pour les talents de cyber-espionnage de la Chine. Avec une application controversée qui s’appelle MY2022, l’appli officielle des JO. Elle n’est pas obligatoire mais fortement conseillée pour les athlètes et tous ceux qui assistent aux JO… Elle sert à la fois de pass vaccinal, de guide, mais aussi de messagerie vocale et écrite. Sauf que c’est un véritable mouchard numérique. Les experts en cyber-sécurité se sont rendus compte qu’elle était bourrée de failles : les données ne sont pas bien chiffrées et en gros n’importe qui - et surtout les autorités chinoises - peuvent récupérer à peu près ce qu’elles veulent… On ne sait pas si ces vulnérabilités ont été intégrées volontairement à l’appli, mais la Chine est quand même assez experte en la matière. Aux Etats-Unis, le FBI a conseillé à tous les participants de ne pas utiliser leur propre smartphone mais plutôt des "burner phones", ces téléphones jetables qui servent au trafic de drogue.

Anthony Morel