Accusation de clientélisme à Bobigny: "5.000 voix, ce n’est pas si compliqué à sécuriser, surtout quand on a les voyous de son côté"

Invitée du Grand Oral des GG ce lundi, Eve Szeftel, journaliste à l’AFP et auteure de Le maire et les barbares, règle ses comptes avec Jean-Christophe Lagarde, député UDI vidé dans le livre, qui la menace de porter plainte.

Un livre-enquête qui fait des remous en Seine-Saint-Denis. Eve Szeftel, journaliste de l’AFP qui était en poste dans la ville de Bobigny, montre dans son ouvrage comment l’UDI de Jean-Christophe Lagarde a conquis la municipalité. Des révélations sur un fonctionnement obscur qui n’ont pas plu aux personnes visées. Le président du mouvement de centre-droit accuse la journaliste de mensonges et assure qu’il allait déposer une plainte la visant.

La journaliste est venue répondre à ces accusations ce lundi dans le Grand Oral des Grandes Gueules sur RMC.

>>> EN VIDEO - Retrouvez ici l'intégralité du "Grand Oral" d'Eve Szeftel

"Il y a des soupçons et une enquête du PNF ouverte"

Elle décrit une arrivée au pouvoir grâce aux deniers de la réserve parlementaire de Jean-Christophe Lagarde dissipés dans des associations locales.

“Il s’est appuyé d’abord sur les représentants autoproclamés de l’Islam politique, et sur la voyoucratie de notamment deux grands quartiers de la ville la cité Paul éluard et la cité de l’abreuvoir. Bobigny est une ville de 50.000 habitants qui se gagne à 5.000 voix. Ce n’est pas si compliqué à sécuriser surtout quand on a les voyous de son côté.
Il y a eu ce qu’il se fait partout c’est à dire le financement d’associations de quartier et d’associations communautaires, musulmanes mais pas seulement, juives et d’autres. On finance cela avec la réserve parlementaire, ça a été supprimé depuis aujourd’hui, heureusement. 400.000 euros. Il y a des soupçons et une enquête du PNF ouverte. Le club de foot par exemple, 1.200 licenciés a été largement arrosé par la réserve parlementaire. Son président a d’ailleurs été nommé chef de cabinet."

"L’UDI s’est appuyée sur les intimes du numéro 2 du gang des barbares"

La journaliste évoque surtout un éventuel lien avec des anciens membres de l'infameux gang des barbares à l'origine de la mort d'Ilan Halimi.

"Il suffisait de faire basculer la cité Paul Eluard pour gagner la ville. Une partie du gang des barbares vient de Bobigny et en particulier de cette cité. L’UDI s’est appuyée sur les intimes du numéro 2 du gang des barbares Jean-Christophe Sombou: sa femme et son meilleur ami. Le réseau de Jean-Christophe Sombou a aidé l’UDI à prendre le pouvoir et clairement on les retrouve au pouvoir ou dans les allées du pouvoir.
Il y a eu des pressions le jour du vote, ça s’est déroulé dans des circonstances particulières. La campagne était violente avec des militants passés à tabac, des insultes… C’est là où le pacte avec la voyoucratie prend tout son sens, et ça recommence aujourd’hui."

J.A.