Actes antisémites: "Il faut que les délinquants racistes soient traités comme des délinquants ordinaires"

Pour Mario Stasi, président de la Licra, si les actes antisémites sont en hausse, c'est à cause du manque de sanction pénale autour de ces délits.

Le nombre d’actes antisémites en France a augmenté de 74% entre 2017 et 2018. Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a condamné ces actes, promettant que le gouvernement ne "lasserait rien passer". 

Mais ce discours n’est pas satisfaisant pour Mario Stasi, président de la Licra. "Il faut sortir de l’indignation et de l’émotion, qui sont des sentiments qui sont toujours les nôtres, mais qui sont vains. Pour passer maintenant à des propositions, et à l’appréhension du réel danger", affirme-t-il.

"Il faut que les délinquants racistes soient traités comme des délinquants ordinaires", poursuit-il. 

Il propose également de mettre fin à l’anonymat sur internet qui favorise ce genre de comportement. "Cet anonymat sur les réseaux sociaux a libéré le discours. Aujourd’hui, on passe de commentaires mesquins, cyniques, odieux, méprisants de quelques twittos ou internautes, à des tags dans la rue. C’est du fascisme, c’est le retour du néonazisme", indique Mario Stasi.

L'antisémitisme de plus en plus visible 

Depuis plusieurs semaines, l’antisémitisme semble également s’être infiltré dans les rangs de "gilets jaunes". Plusieurs photos ont circulé montrant notamment des manifestants faisant la quenelle devant Montmartre.

"Je suis très respectueux de la présomption d’innocence et je suis généralement très prudent avant d’imputer à une personne qu’on n'a pas encore identifié quelque acte, aussi odieux soit-il. L’antisémitisme a toujours existé. Il se trouve qu’il trouve plusieurs canaux historiques. Je constate que la libérationd de la parole permet lui permet d’être plus visible", affirme le président de la Licra.

La justice française a été saisie lundi après la découverte de plusieurs inscriptions antisémites datant du week-end sur plusieurs sites parisiens, dont notamment des croix gammées sur le portrait de Simone Veil, figure européenne survivante d'Auschwitz et une inscription "Juden" écrite sur la vitrine d’un restaurant Balgelstein.

Guillaume Descours