Affaire Théo: "il y a une haine qui s’est enracinée dans ces quartiers"

Dans "Les nouveaux enfants du siècle" (Editions du Cerf), le journaliste a enquêté sur une jeunesse de plus en plus radicale, qu’elle s’exprime à l’extrême-droite où dans le jihad. Invité des Grandes Gueules mardi, il considère qu’il ne faut pas minimiser les émeutes de ces derniers jours dans les banlieues en réaction à l’affaire Théo. "Derrière les manifestations, il y a certes une protestation par rapport à la police et aux contrôles d’identité. Mais il y a malheureusement une manière d’exprimer son territoire et son profond ressentiment à l’égard de l’Etat français et de la France. Il y a malheureusement une haine qui s’est enracinée dans ces quartiers, qui sont des zones de non-France. Je crois que ce que l’on voit, c’est une jeunesse qui ne s’identifie plus du tout à la France et qui fait sécession".
Selon Alexandre Devecchio, "ce sont quand même des choses qu’on voit à répétitio". "On se souvient de 2005, où ces problèmes-là s’étaient embrasés dans toute la France. Pour mon livre, j’ai enquêté dans ces quartiers-là. J’ai grandi à Epinay-sur-Seine, où il y a eu beaucoup d’interpellations. Malheureusement, ça pourrit la vie des gens qui y habitent. Parce qu’il y a aussi dans ces quartiers des gens qui aimeraient vivre de manière paisible. Donc on ne peut pas dire que c’est juste quelques casseurs".