Alexandre Benalla est très en colère contre l'Elysée

Que faisait Alexandre Benalla au Tchad alors qu'Emmanuel Macron doit s'y rendre ce week-end? Dans un communiqué, l'ancien chargé de mission de l'Élysée explique qu'il accompagnait "une délégation économique étrangère dans le cadre d'investissements qu'ils vont effectuer sur place", pour un projet industriel de 250 millions d'euros.
Crédible selon Jean-Dominique Merchet, journaliste à l'Opinion, qui s'est entretenu avec l'ancien collaborateur de l'Elysée: "Cela semble assez plausible. Il ne peut plus travailler en France parce qu'il n'a plus les autorisations nécessaires. Il s'est installé à Londres et fait des affaires essentiellement dans la sécurité et les investissements. Il est très en colère car les déclarations de l'Elysée laissent entendre qu'il aurait pu se prévaloir de ses liens avec Emmanuel Macron pour faire ses affaires".
Benalla dénonce des propos "diffamatoires"
"Quelles que soient les démarches qu'entreprend M. Benalla, il n'est pas un émissaire officiel ou officieux de la présidence de la République. S'il se présentait comme tel, il est dans le faux", avait assuré l'Élysée ce mardi soir.
Une déclaration peu appréciée par l'intéressé: "Je ne peux pas accepter de tels propos prononcés par certaines personnes de l'entourage du président de la République", a déploré M. Benalla, les qualifiant de "diffamatoires", "calomnieux" et "irresponsables".
Jean-Dominique Merchet ne croit pas "Ça pose un problème s'il faisait une diplomatie parallèle, mais une diplomatie parallèle se fait dans la discrétion. Or, Benalla lui-même n'est pas discret. Les gens lui demandent des selfies dans les rues de Paris. La coïncidence des dates est très troublante, mais il n'y a aucune certitude qu'il y ait un lien entre ces deux visites. (…) Il ne peut plus travailler en France, et sa notoriété et ses compétences sont son capital humain à partir duquel il essaie de se reconstruire une nouvelle carrière".
L'ancien conseiller, spécialiste de la sécurité de personnalités, est mis en examen pour "violences volontaires", soupçonné d'avoir outrepassé ses fonctions en participant à une interpellation musclée en marge des manifestations du 1er mai à Paris.