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Amende de 200 euros pour la consommation de drogues: "On voulait réaffirmer l’interdit social", affirme le député Eric Pouillat

Après avoir été expérimentée dans plusieurs villes, la nouvelle amende de 200 euros pour usage de stupéfiants est étendue à l'ensemble du territoire. Une amende forfaitaire qui doit s'appliquer à toutes les drogues, mais vise surtout les usagers de cannabis. C'est une mesure qui a pour but d'alléger la procédure.

Testée depuis juin à Rennes, Reims, Créteil et mi-juillet à Lille et Marseille, l'amende forfaitaire pour usage de drogues de 200 euros, qui concerne en théorie toutes les drogues, mais vise surtout les fumeurs de cannabis, a été généralisée plus vite que prévu.

Après une fusillade liée au trafic à Nice fin juillet, Jean Castex a décidé de l'utiliser partout en France dès la rentrée. L'amende permet d'appliquer une sanction sans délai" et de lutter "contre les points de revente qui gangrènent les quartiers", selon le Premier ministre. 

Pour Eric Pouillat, député LREM de Gironde et co-rapporteur d’un rapport parlementaire qui a inspiré l’amende, il y a un double objectif avec cette amende de 200 euros. 

“L’objectif était double. On voulait d’abord réaffirmer l’interdit social puisqu’aujourd’hui, la consommation se faisait en toute impunité sur la voie publique. Et puis on voulait réduire la procédure pénale en raccourcissant le temps de procédure au minimum”, explique-t-il. 

Une amende pour financer la prévention

Il précise notamment que cette amende ne concerne que le cannabis. “Ce n’est pas réservé au cannabis, ce n’est pas une amende cannabis. Ca concerne l’ensemble du spectre des stupéfiant, même la cocaïne ou l’héroïne. Après, il y a la condition de l’interpellation pour les forces de police qui reste toujours une question, mais ça, c’est leur métier”, détaille-t-il.

Selon le député, la consommation de drogue a connu une évolution en France. Il affirme d’ailleurs que les jeunes consomment de moins en moins de cannabis mais par contre ils touchent un peu plus à tout. 

“Il y a une polyconsommation qui se développe, c’est une réalité. Et il y a un phénomène générationnel. Donc, en volume, on reste toujours des gros consommateurs, mais ce ne sont plus autant les jeunes qu’avant. Il faut accompagner ça d’une politique de sensibilisation et de formation à la consommation pour leur expliquer ce qu’ils risquent quand ils prennent quelque chose”, explique-t-il. 

Et pour financer la prévention, notamment des mineurs, il compte sur le produit de l’amende. 

Guillaume Descours