Aquarius: "On ne peut pas laisser crever les gens en Méditerranée"

Les 629 migrants secourus au large de la Libye par le navire humanitaire l'Aquarius vont finalement pouvoir rejoindre l'Espagne à l'aide de deux bateaux italiens, une solution qui pourrait mettre un terme au bras de fer engagé ce week-end entre l'Italie et Malte.
Après 36 heures de confusion autour du sort de ces migrants, les dirigeants nationalistes corses avaient proposé mardi matin de recevoir le navire, juste avant que les autorités italiennes ne dévoilent un nouveau plan.
Pour la GG Marie-Anne Soubré, il s'agissait d'une intervention d'urgence humanitaire: "On réduit ce bateau à un bateau chargé de migrants, en réalité on parle d'un bateau en perdition avec des enfants, des femmes enceintes. Il y a une priorité humanitaire. La réaction de l'Italie se comprend: il est évident que depuis des mois voire des années, l'Europe a laissé l'Italie et la Grèce avec des flux qui sont très difficilement absorbables".
"C'est un problème humanitaire"
L'avocate estime que l'Europe doit prendre ses responsabilités:
"Que ce soit l'Italie, Malte ou la Grèce, il y a un vrai problème européen. Edouard Philippe a fait de la langue de bois c'est évident, mais c'est une réaction qui doit être européenne. On ne peut pas laisser des gens crever en Méditerranée. Il est évident aussi que l'Espagne n'est pas le port le plus proche. Si l'Italie et malte refusent c'est la Corse qui est la plus proche géographiquement. Je pense que Jean-Guy Talamoni a eu la bonne réaction [en proposant à l'Aquarius d'accoster en Corse, ndlr]. Malgré ce que dit le premier ministre italien, les ports de Palerme et Naples ont réagi alors que ce sont eux qui absorbent beaucoup de bateaux. L'Italie n'est pas unanime non plus. C'est un problème au-delà des migrants, c'est un problème humanitaire".