Augustin, frappé après avoir défendu deux jeunes filles: "Ça doit émouvoir tout le monde et la gauche n'en parle même pas"
Un garçon de 17 ans a été frappé vendredi soir à Lyon, après avoir voulu prendre la défense de deux jeunes filles qu'il pensait agressé par un groupe de jeunes. Sa famille a porté plainte, a annoncé son frère sur les réseaux sociaux. Selon ce dernier c’est "un groupe de cinq racailles colorées (sic)" qui aurait commencé à importuner deux jeunes femmes à un arrêt de bus à proximité de la place Bellecour, a-t-il assuré sur Facebook.
"Mon petit frère Augustin de 17 ans a pris leur défense en retenant ces individus le temps qu'elles rentrent à l'abri dans le Monoprix. À cinq contre lui (...) ils l'ont fracassé gratuitement sans que personne n'intervienne, ni pour les filles, ni pour lui", a-t-il ajouté.
Réaction à droite et à l'extrême-droite
Immédiatement l’affaire a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux sous le hashtag #JusticePourAugustin. De nombreux politiques de droite et d’extrême droite se sont emparés de l’affaire. Le président de la région Auvergne Rhônes Alpes Laurent Wauquiez (LR) a salué le courage de la victime demandant à ce que "la violence de ses agresseurs soit frappée lourdement". "La place Bellecour ne peut être abandonnée à des bandes sauvages. Il faut refuser cette soumission".
"Augustin, comme Marin il y a quelques années, est un de ces héros du quotidien que le système méprise autant qu'il protège ses bourreaux. Souhaitons qu'il se rétablisse vite, et que ses agresseurs connaissent des peines exemplaires", a assuré de son côté Marine Le Pen la présidente du Rassemblement national.
"Qu’on ne veuille pas en parler uniquement parce que l’extrême droite en parle en premier, c’est stupide"
"La récupération est insupportable. Il faut d’abord penser à ce jeune homme et avoir tous les éléments de l’affaire. Que le frère soit dans une colère noire qu’il ait des propos qui dépasse sa pensée et qu’il ait des propos racistes, ça le regarde. "Mais que s’engouffre toute la 'fachosphère' pour nous dire entre guillemets qu’il n’y a que les "colorés" qui cassent et violentent les femmes et heureusement qu’il y a des blancs pour intervenir, je trouve ça déplorable et dramatique", a déploré sur le plateau des "Grandes Gueules" Isabelle Saporta ce mardi.
Pour Maxime Lledo, c’est l’absence de réaction de la part de la gauche qui étonne alors que l'affaire semble n'émouvoir que la droite et l’extrême-droite: "Ça doit émouvoir toute personne normalement constituée. L’idée qu’on ne veuille pas en parler uniquement parce que l’extrême droite en parle en premier, c’est stupide. C’est parce que ça fait des années qu’on ne parle qu’en fonction de la couleur qu’on en arrive là. La gauche, n’en parle pas et c’est le même problème avec les féministes qui ne s’intéressent qu’à des faits qui les arrange".
Que s'est-il vraiment passé ?
Interrogé par l'AFP, la police affirme aucun appel n'a été passé aux pompiers ni aux forces de l'ordre vendredi soir, ni de la part d'éventuels témoins, ni de la victime. Selon le site d'information LyonMag, qui a révélé l'affaire lundi, l'adolescent s'est rendu à l'hôpital accompagné d'un proche.
Depuis la diffusion du hashtag, une autre version des faits a été apportée. Les deux jeunes femmes importunées en premier lieu auraient assuré dans des messages sur Snapchat, l'avoir été sans violence ni vulgarité. Augustin serait alors intervenu avant que la situation ne retrouve son calme. C'est à ce moment qu'un des jeunes du groupe adverse aurait assené un coup de poing à Augustin avant de partir avec ses amis vers la station de métro la plus proche, selon des informations recueillies par LyonMag. Une vidéo diffusée sur Twitter semble corroborer cette version des faits.