Casseurs dans les manifestations: "Le pouvoir crée les conditions des débordements"

Olivier Besancenot était l'invité des Grandes Gueules sur RMC. - -
"Pour moi, la révolution ce n'est pas briser des vitres". Casser, n'est pas sa "mobilité d'action", tient-il à rappeler lundi dans les Grandes Gueules. Mais après des débordements survenus en marge des défilés du 1er mai Olivier Besancenot du NPA pointe du doigt "une stratégie politique qui fonctionne très bien".
Pour lui, le dispositif policier a contribué aux violences. "Quand la préfecture de police de Paris se donne les moyens qu'une manifestation se passe bien, elle met un dispositif policier visible mais tenu à bonne distance de la manifestation", explique-t-il. Dimanche, le positionnement des policiers aurait contribué à "créer des tensions, des crispations".
Olivier Besancenot estime que le pouvoir "crée les conditions de ce débordement (...). Je crois que leur calcul immédiat, c'est diviser le mouvement, le discréditer et faire peur à des gens qui sont sincèrement opposés à la loi travail", poursuit-il. "Aujourd'hui le gouvernement porte l'entière responsabilité des conditions de ces manifestations", affirme-t-il encore.
72 heures debout?
Condamne-t-il les casseurs? "Se positionner sur ces questions-là c'est un piège", estime-t-il, dénonçant deux poids deux mesures selon le profil des manifestants.
"Ce que je constate, c'est que quand il y a des secteurs de la population qui se mettent en colère, qui vont casser, qui vont brûler, c'est déjà arrivé avec des agriculteurs de la FNSEA par exemple, il y a une partie de la classe politique qui dit: il faut qu'on se pose et qu'on réfléchisse. Et puis quand c'est des jeunes, quand c'est dans des quartiers populaires ou quand c'est chez les salariés, on dit: c'est des casseurs, c'est des groupes organisés", déplore Olivier Besancenot.
Malgré ces événements, l'ancien porte-parole du NPA croît à la suite du mouvement contre la loi Travail et propose une nouvelle stratégie. "Plutôt que de faire trois journées de grève interprofessionnelles d'ici l'été, pourquoi pas envisager de le faire trois jours de suite, 72 heures debout". Il l'assure en tout cas, "ce mouvement s'enracine, et il tient".