Chanson anti-police à la fête de l'Huma: "C'est de la moquerie", relativise Jean-Luc Mélenchon
Les policiers ont peu goûté la chansonnette. A la traditionnelle fête de l'Huma qui s'est déroulé ce week-end, le rappeur marseillais Soso Maness a invité la foule à chanter "Tout le monde déteste la police". Des propos qui ont fait réagir le ministre de l'Intérieur lui-même.
"Nous attendons tous des partis dits de "gauche" participant à la fête de l’humanité une condamnation ferme des propos injurieux contre la police de la République. Cette police composée des enfants du peuple qui protègent, au péril de leur vie, nos concitoyens les plus modestes", a lancé le Gérald Darmanin sur Twitter.
Raté. Dans la foulée, Adrien Quattenens, député de La France Insoumise, ne s'est pas désolidarisé du chant: "Personne n'imagine qu'on aurait interdit à Brassens, Brel ou d'autres d'avoir des propos parfois provoquants", a-t-il assuré à BFMTV, faisant une référence à peine voilée à la chanson de Georges Brassens, "Hécatombe au marché de Brive-la-Gaillarde".
Des propos qui ont à leur tour fait réagir les syndicats de police: "Comparer Brassens, Brel à un analphabète marseillais qui produit de la diarrhée pour neuneus, tout ça pour justifier de la haine anti flic des gardes rouges de #LFi. Le même petit député apeuré qui se réfugiait derrière un cordon de #Police il y a peu", a assuré sur Twitter le syndicat Synergie-Officiers.
"Beaucoup de jeunes en ont plein le dos d’être contrôlé dix fois par jour"
Pour siffler la fin de la récréation et calmer le jeu, le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, a évoqué une simple "moquerie" ce lundi sur le plateau des "Grandes Gueules": "C'est de la moquerie. C’est quelque chose qui est dans la jeunesse. Beaucoup de jeunes en ont plein le dos d’être contrôlé dix fois par jour parce qu’ils n’ont pas la bonne couleur de peau, parce qu’il y a eu 32 personnes éborgnées et qu’on n’a jamais retrouvé le moindre tireur".
"Ça vous plaît ou ça ne vous plaît pas vous autres les vieux, mais c’est comme ça dans la jeunesse. Il y a un ressentiment, une distance qui s’est créée. On est en France, c’est la fête de l’Huma, ce n’est pas la fête paroissiale, et encore à la fête paroissiale parfois ils se moquent des curés ! Vous écoutiez George Brassens, c’était pareil. Simplement cette fois, on a le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui sort et demande 'des excuses' et si possible à plat ventre et avec un sac de cendre sur la tête", a-t-il ajouté.
Plus généralement, le leader de la France Insoumise regrette le peu de formation des policiers et les différences de salaires entre professeurs et agents de police ainsi que la mauvaise utilisation des forces de l’ordre : "Cela fait des années qu’on vote des lois et qu’on augmente les salaires des policiers. Un capitaine de police de catégorie A à bac+3 commence sa carrière à 2.431 euros nets échelon 1 et la finit à 3.646 euros nets échelon 10. Un prof à bac+5, catégorie A, commence à 1.431 euros et finit à 2.327 euros nets".
"La police en France, n’est pas maltraitée. Mais elle est mal-utilisée, malformée et mal organisée. On met 7000 personnes dans la Bac pour faire du soi-disant flagrant délit et 5000 seulement dans la police judiciaire pour faire les enquêtes. A Marseille, le problème c’es que les armes circulent. Il faut lutter contre le trafic de drogue dure, le trafic d’arme et le trafic d’être humain. Il n’y aura plus de trafiquants de drogue si le cannabis est légalisé, il n’y aura plus que les gros et on les poursuivra", a-t-il précisé.
Et de promettre : "Si je suis président de la République, je refonderais tout de la cave au grenier et je ferais une police républicaine qui passera son temps à pourchasser le crime!", déplorant les nombreux contrôles au faciès.
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